
Suite à la publication ce matin de l’enquête de France info sur la commande inappropriée de respirateurs Osiris pour des patients Covid19, le cabinet d’Olivier Véran a publié dans la foulée une « mise au point », reprenant les principaux points de l’enquête de France info. Si le cabinet « valide » les informations publiées par france info, il apporte néanmoins des compléments d’informations qui paraissent capitaux, pour comprendre comment et pourquoi les pouvoirs publics ont commandé 8500 respirateurs jugés « inappropriés » par les réanimateurs interviewés par France info.
Choix validé par la SFAR et la SFRLF
Le Dr Philippe Meyer, réanimateur à l’hôpital Necker à Paris, interrogé par France Info, résume la problématique : « Ce n’est clairement pas, pour être pudique, un respirateur adapté à la prise en charge d’une détresse respiratoire aiguë compliquée ». Pour Yves Rébufat, réanimateur au CHU de Nantes, « "si vous vous en servez pour un syndrome respiratoire aigu, vous avez un risque de tuer le patient au bout de trois jours ».
Pourtant, selon le communiqué du gouvernement, « leur usage en service de réanimation, en cas d’indisponibilité de respirateurs plus lourds et en dernier recours, avait été validée par les deux sociétés savantes françaises de réanimation, la société française d’anesthésie et de réanimation et la société de réanimation de langue française ». Et d’ajouter : « Il s’agissait de la meilleure solution disponible pour garantir la capacité à armer des lits, dans un contexte où tous les pays du monde tentaient d’accroître leurs stocks de respirateurs. Elle a permis d’éviter de recourir aux solutions de fortune constatées dans certains pays, comme le fait de brancher deux patients à un même respirateur. C’est donc un choix de prudence et de responsabilité. »
Le cabinet d’Olivier Véran assure que d’ici la fin du mois de juin, la France « devrait disposer de 15 000 respirateurs de réanimation, et de 15 000 autres respirateurs d’urgence ».