Pour les internes, tout travail méritera (bientôt) salaire

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Trois questions à Olivier Le Pennetier, nouveau président de l’Isni

Pour les internes, tout travail méritera (bientôt) salaire

Les internes pourront prochainement se faire payer les heures supplémentaires qu’ils effectuent actuellement hors de tout cadre légal. Olivier Le Pennetier, nouveau président de l’Isni, nous explique pourquoi et comment.

 

What’s up Doc. La ministre a annoncé le week-end dernier qu’elle allait (enfin) payer le temps de travail additionnel des internes. Alors, heureux ?

Olivier Le Pennetier. D’abord, il faut savoir que depuis le 1er mai 2015, les internes ne doivent pas travailler plus de 48 heures par semaine, soit dix demi-journées : huit pour la clinique, une pour la formation universitaire et une pour la formation libre. Le problème, c’est que ce texte n’est respecté nulle part : notre dernière enquête indique que le temps de travail hebdomadaire moyen des internes est de 60 heures. La ministre ne propose donc qu’une reconnaissance du travail qui est déjà effectué. L’idée est de continuer à travailler comme on le fait, mais dans des conditions correctes.

WUD. Pourquoi ne pas demander une baisse du temps de travail, plutôt qu’une rémunération additionnelle ?

OLP. Il est nécessaire de maintenir l’activité des services dans lesquels nous travaillons, tout en permettant aux internes de se former, d’aller à des congrès, etc. Actuellement, les internes ne peuvent pas se former correctement, car l’activité clinique prend tout leur temps. Reconnaître le temps de travail additionnel, c’est rationaliser l’emploi du temps de l’interne, et lui permettre de plus facilement caler sa formation dans le planning, sans que cela perturbe l’organisation du service.

WUD. Ne craignez-vous pas qu’il s’agisse d’une annonce destinée à amadouer les internes à l’approche des élections ?

WUD. Cela fait plusieurs mois que cette annonce est attendue, elle n’est pas sortie du chapeau comme cela. Ce qui ne nous empêchera pas d’être vigilants : la mise en place va être complexe, il faudra notamment un décret en Conseil d’État. Il faudra une réelle volonté politique pur que la réforme soit mise en place rapidement.

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Propos recueillis par Adrien Renaud

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