Poignardée dans le dos par une patiente, pendant sa pause, la médecin de l'hôpital de Pontoise s’est écroulée

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Une médecin de 52 ans, officiant au centre de psychiatrie Jean Delay à Pontoise a été agressée vendredi dernier par une patiente souffrant de troubles du comportement.

Poignardée dans le dos par une patiente, pendant sa pause, la médecin de l'hôpital de Pontoise s’est écroulée

«L’agression a été brève et brutale». Ce sont les mots de la direction départementale de la sécurité publique du Val-d’Oise. Il était 16h30, lorsqu’une médecin de 52 ans, sort sur le parvis du centre de psychiatrie Jean Delay de l’hôpital René Dubos de Pontoise, pour une petite pause. Elle intervient régulièrement en somatologie dans ce centre.

Et là, arrivée par derrière d’une manière furtive, une jeune femme de 27 ans, souffrant de troubles psychiatriques, s’approche et lui plante un couteau dans le dos, avant de s’enfuir. L’attaque est brutale, inexpliquée.

La médecin est transportée d’urgence à l’hôpital Bichat à Paris, son pronostic vital est engagé. Elle est opérée le soir même. Et le lendemain la police annonçait que ses jours n’étaient plus en danger.

Bien entendu, une enquête a été ouverte pour « tentative d’homicide ». La patiente à l’origine de l’agression a été interpellée le soir même chez elle et placée en garde à vue.

D’après les premiers éléments, cette patiente régulière n’était pas hospitalisée ces jours-ci, mais a tendance à traîner dans le coin. Elle est aussi connue par la police pour « détention d’armes blanches, troubles psychiatriques, et dégradations de voitures devant cet hôpital » d’après une source contactée par Le Parisien.

« On rentre comme on veut dans cet hôpital, surtout la nuit »

Interrogé par le quotidien, Éric Boucharel, secrétaire départemental de l’Unsa-Santé Sociaux, et secrétaire du CHSCT de l’hôpital, se dit « en colère » mais aussi « frustré » par le manque de moyens alloués à la sécurité dans l’établissement. « C’est choquant qu’un soignant se fasse poignarder en plein jour à la vue de tous. La hausse de la violence dans les hôpitaux me choque. Il y a trois semaines, on a déjà eu de multiples agressions aux urgences… On sent une montée de tension dans la population avec des passages à l’acte plus efficaces. »

« Aujourd’hui, on rentre comme on veut dans cet hôpital, en particulier la nuit, accuse-t-il. On souhaite davantage d’agents de sécurité déployés aux différents points d’entrée. On a un système d’alerte en cas d’agression dans les locaux mais il est actuellement défaillant. On attend qu’on nous livre le nouveau matériel. Mais les délais sont bien trop longs ! On a des caméras mais cela ne suffit plus aujourd’hui. Il y a 1 200 lits dans cet établissement avec 150 à 200 personnes qui rentrent aux urgences chaque jour. L’éternel problème, c’est le manque de sous pour assurer la sécurité des patients et du personnel. »

Le syndicaliste demande aussi à ce que les directeurs d’hôpitaux se portent obligatoirement partie civile, pour chaque agression. « Cela permettrait d’éviter les abandons de poursuite en cours de route. Il faut que nos agents de santé soient accompagnés et ne portent pas plainte seulement en leur nom. »

La direction de l’hôpital a expliqué, toujours au Parisien, s’être « rendue dans le service juste après l’annonce des faits pour accompagner les équipes ». « Toutes les mesures de soutien psychologique ont été mises en place pour soutenir les professionnels particulièrement affectés par cette agression et une enquête administrative a été ouverte ».

 

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