Décès suspect au Chu de Toulouse : CHSCT et direction divergent 

Article Article

Un patient est mort dans le sas des urgences le 2 février dernier, au CHU de Toulouse. Les syndicats dénoncent une mort causée par des sous-effectifs, tandis que la direction assure que sa prise en charge s'est effectuée dans de bonnes conditions. 

Décès suspect  au Chu de Toulouse : CHSCT et direction divergent 

Qui dit vrai ? Depuis que le journal en ligne Mediacité a révélé, dans son édition du 9 avril, la mort suspecte d’un patient le 2 février dernier aux urgences du CHU de Toulouse, direction et CHSCT de Toulouse se livrent à une guerre de communication sur les raisons qui ont mené à ce décès. Selon le quotiidien en ligne, un patient d’une soixantaine d’années a été retrouvé mort dans le sas des urgences, après avoir été laissé sans surveillance pendant une dizaine de minutes, et ce par manque d’effectifs. Dans un communiqué daté du 9 avril et lors d’une conférence de presse organisée dans l’urgence le 10 avril, la direction du CHU de Toulouse s’est indignée de la « diffusion et de l’instrumentalisation d’éléments erronés concernant la prise en charge d’un patient aux urgences de Purpan le 2 février ». Selon la direction, la prise en charge de ce patient a été conforme aux recommandations de la médecine d’urgence. 

Pas de critères de gravité

Le patient a été pris en charge par le SMUR le 2 février qui a évalué son état, lequel n’a pas laissé apparaitre de critères de gravité. Il a été ensuite transféré aux urgences de Purpan, où il a été évalué par l’infirmier de l’accueil, qui l’a transféré vers le sas des urgences, où attendent les patients sans gravité. Il a été évalué une deuxième fois, et aucun signe de gravité n’a encore une fois été détecté. Puis il a été vu plusieurs fois par les équipes soignantes, selon les dires de la direction. « La réanimation immédiatement engagée n’a pas permis d’éviter son décès. », note le communiqué. Contrairement à ce qu’affirme Mediacité, « les effectifs alloués à l’activité du secteur dédié aux patients couchés étaient de 3 médecins, 3 internes et 8 infirmiers pour 51 patients et non de 2 infirmiers pour 25 patients comme cela a été avancé dans l’article contesté »

Pas d'erreurs médicales pour le CSHSCT

Une version des faits contestée par Pauline Salingue, représentante du CHSCT du CHU de Toulouse. « Nous ne pensons pas qu’il y a eu erreurs médicales de la part du personnel médical ou paramédical », tient d’abord à souligner Pauline Salingue. Seulement, Pauline Salingue conteste la version présentée au personnel, via une lettre de la direction générale. « La direction ose écrire que le patient a été découvert juste après son arrêt cardiaque et que le massage a commencé à ce moment là mais c’est faux. La direction l’avait d’ailleurs reconnu lors de la procédure de danger grave et imminent qui a été lancéé par les élus du CHSCT suite à ce décès », explique-t-elle à WUD. « Personne n’a aucune idée depuis combien de temps il était en arrêt cardiaque quand il a été découvert ». Pauline Salingue conteste aussi la version présentée par la direction quant aux effectifs présents dans le sas. Selon elle, ce ne sont pas  8 infirmiers pour 51 patients qui étaient présents, mais 2 infirmiers pour 25 patients. « Dans ce sas, il y a un ou deux infirmiers chargés de la régulation, mais le problème c’est que lorsque l’on est en sous-effectif, et que l’un des infirmiers après plusieurs heures de travail a besoin de souffler, et de prendre une pause, et bien cela donne les résultats que l’on connait. » Le drame du 2 février est dû à un problème de sous-effectif. « Il y a eu 270 suppressions de poste depuis 2014, c’est inadmissible, nous pensons qu’il faut créer 1500 postes donc travailler correctement. » Deux procédure de danger grave et imminent mené par le CHSCT ont été lancées par le CHSCT suite à ce décès. Un rapport a été publié le 4 février, qui fait état d’un sous-effectif structurel et conjoncturel. La direction y a répondu en déployant un infirmier, un aide-soignant ainsi qu’un bed manager aux urgences. 

Les gros dossiers

+ De gros dossiers