L'institution "ne peut laisser croire qu'elle ferait obstacle à l'accès à l'innovation thérapeutique au détriment des patients, à l'opposé de la politique qui est la sienne", écrit l'autorité dans un communiqué intitulé "mise au point".
Cette communication survient après qu'un certain nombre de voix, parmi les professionnels de santé et associations de patients, ont récemment critiqué les interdictions d'accès opposées à certains traitements contre le cancer ou les procédures d'autorisation de mise sur le marché, jugées trop rigides, pour les traitements contre certaines maladies rares et très dégénératives.
"Il est légitime que s'élève quelquefois la voix de professionnels, frustrés de n'avoir pas entre leurs mains toutes les options pour leurs patients. Comme il est compréhensible que des patients expriment parfois leur colère, voire leur détresse, quand ils sont en situation difficile", écrit l'autorité.
Ce dispositif "a permis à des personnes en impasse thérapeutique d'avoir accès de façon anticipée à des traitements présumés innovants dans 74 indications
Mais celle-ci estime qu'il est de son devoir "d'exiger des éléments de preuve d'efficacité et d'innocuité de ces médicaments, en particulier vis-à-vis de traitements comparateurs, en vue de ne pas confondre vitesse et précipitation, progrès effectif et nouveauté à l'intérêt non encore démontré".
"C'est rôle de la HAS de s'assurer de l'intérêt véritable de nouveaux traitements, au-delà des promesses et des effets d'annonce. (...) Si les pressions peuvent venir de tous bords, la commission de la transparence de la HAS ne porte quant à elle qu'une seule voix : celle de l'intérêt général et, à travers lui, celle du patient", insiste l'institution.
Tout en défendant le bien-fondé de ses protocoles, elle rappelle par ailleurs qu'elle peut accorder des autorisations dites d'accès précoces, c'est-à-dire permettant à des patients d'accéder de façon anticipée à un traitement remboursé au prix demandé par l'industriel avant même l'autorisation de mise sur le marché.
Depuis sa mise en place en juillet 2021, ce dispositif "a permis à des personnes en impasse thérapeutique d'avoir accès de façon anticipée à des traitements présumés innovants dans 74 indications, en majorité dans le domaine des traitements de cancers, par exemple le cancer du sein triple négatif ou le myélome", se félicite la HAS.
Avec AFP