MG France : bonne année, et bons chantiers

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2018, année de la télémédecine ?

MG France : bonne année, et bons chantiers

Le syndicat de médecins généralistes a présenté à la presse ses objectifs pour 2018. À en croire le temps consacré à discuter de la télémédecine, ce sera sans doute le gros dossier de l’année. Les négociations avec les pouvoirs publics risquent d’être âpres.

Un mois après son arrivée à la tête de MG France, c’était la grande rentrée médiatique du Dr Jacques Battistoni ce mercredi. C’est sur la pointe des pieds qu’il a entamé ses voeux pour la nouvelle année, en s’excusant par avance de son manque d’expérience dans la direction de cette conférence de presse.

Mais pour le nouveau président, tout s’est parfaitement passé. Il a pu exposer les attentes de MG France, et les combats qui seront menés en 2018, en rappelant que la direction politique du syndicat ne changera pas sous sa présidence. En priorité, il souhaite que le monde médical se prépare à la crise démographique de la profession – déjà bien entamée – et qui crée une « tension dans la population et pour les responsables politiques et institutionnels ».

Une histoire de conventions

Ce combat passera notamment par une restructuration territoriale, une meilleure articulation entre le libéral, les structures médico-sociales et les hôpitaux pour répondre à la fois aux soins non programmés et à la prise en charge des patients chroniques.

C’est autour de la convention médicale que ce travail se fera, et donc des revalorisations d’actes. Pour Jacques Battistoni, celles qui ont émaillé l’année 2017 ne sont pas une réponse définitive aux attentes des médecins généralistes, comme pourraient le penser les pouvoirs publics. Elles doivent être « amplifiées et poursuivies », a-t-il souligné. « Elles vont dans le bon sens, mais ce n’est qu’un début ». Il souhaite que soit poursuivie une transition vers la rémunération au forfait de certains actes.

Tout travail mérite honoraires

De manière plus précise, il a par exemple émis le souhait que la permanence des soins ambulatoires (PDSA) soit ramenée de 20h à 19h. Mais c’est la cotation des actes de télémédecine qui a focalisé les échanges lors de la conférence de presse de ce mercredi.

Le téléconseil fait déjà partie du travail quotidien des médecins généralistes, ont souligné de concert Jacques Battistoni et sa première vice-présidente, Marguerite Bayart. Ils commentent les résultats d’analyse de leurs patients, font de la régulation, suivent leurs patients diabétiques et surveillent ceux sous AVK. Un travail non rémunéré qui, d’après le Dr Bayart, représente jusqu’à un tiers de leur temps. Et que ne prévoit pas la LFSS.

Du côté de la téléexpertise, MG France milite pour que l’expert comme le requérant soient rémunérés. C’est pour l’instant prévu dans une seule situation, à hauteur de 15 euros : lorsque le médecin doit rendre un avis pour une entrée en EHPAD. D’après le Dr Battistoni, la valorisation d’un acte devrait s’établir à un tarif proche de celui d’une consultation, y compris des consultations complexes. Pas sûr que le double paiement plaise à l’Assurance Maladie !

Vive la MG !

Dans les débats, c’est donc les pépettes qui ont motivé les explications de MG France – ainsi que les questions des journalistes. Un peu réducteur, peut-être ? Interrogé sur le sujet par What’s up Doc, le Dr Battistoni a confirmé l’importance de la rémunération. « Ça passe un peu par l’argent, quand même. Ce qui ferait que les médecins choisissent la médecine générale, c’est une valorisation au même niveau que les autres spécialités », estime-t-il. Une question d’« équité ».

Il a néanmoins nuancé le propos en parlant des conditions d’exercice. « Gagner moins pour travailler plus, ce n’est pas très attractif. Le deuxième volet, c’est donc la qualité de travail, et un métier valorisé intellectuellement. Dans les universités, on entend encore trop souvent que la médecine générale n’est pas une spécialité intéressante, Il nous semble, à MG France, que c’est cette prise en charge tout au long de la vie qui est la plus intéressante, la plus pertinente, la plus importante, et qui doit être valorisée et défendue auprès des étudiants ».

Il faudra donc engager un travail important sur la promotion de la médecine générale auprès des étudiants en médecine qui, cette année encore, n’ont pas rempli les places disponibles aux ECNi, même dans les grandes villes.

Source:

Jonathan Herchkovitch

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