Médicaments : les pharmacies hospitalières se modernisent

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Lancement d'une plateforme anti-gaspi'

Médicaments : les pharmacies hospitalières se modernisent

On n'arrête pas le progrès. Après la chambre connectée du CH Castres-Mazamet (Tarn) ou l’Hôpital 3.0 de Lens, les pharmacies à usage intérieur (PUI) font leur révolution numérique.

Début 2015, une idée émerge dans la tête d’un jeune pharmacien PH du Centre hospitalier de Saint-Malo. Un peu geek sur les bords,  Antoine Fouéré veut changer le mode de transmission des médicaments entre les pharmacies hospitalières : « Les hôpitaux ont des logiques un peu dépassées, comme l’utilisation du fax ». Le startupeur entame donc une chasse aux télécopieurs, via une plateforme qu’il co-construit avec son ami d’enfance Goulwen Lorcy, ingé’ informatique, et Camille Demogue, un troisième larron rencontré à l’école Epitech Rennes, où les deux travaillaient.

Une centaine de CH connectés à la plateforme

La start-up rennaise, nommée MaPUI, a pour objectif de réduire de 30 % le gaspillage de médicaments, dont le CH n’a plus besoin. L'établissement pourra ensuite les mettre à disposition d’un autre hôpital pour éviter les pertes, favoriser la communication inter-établissements et sécuriser les transferts. Aujourd’hui, une centaine de centres hospitaliers sont déjà connectés à la plateforme. Les trois compères espèrent que 300 PUI utiliseront à terme leur service.

Selon L’Express, l'estimation de la valeur des médicaments périmés et détruits chaque année dans les hôpitaux atteint les 50 millions d'euros. Via une carte interactive (visible ici), le pharmacien dont le CH s’est abonné à MaPUI peut visualiser l’ensemble des mises à disposition de médicaments en France - bien qu’une grande partie des hôpitaux partenaires sont en Bretagne - et ainsi regarder quels sont les produits disponibles.

« Le but pour l’hôpital n'est pas forcément de faire des économies car chaque établissement quand il revend fixe son prix comme il l’entend », explique Antoine Fouéré. Le service n’est bien évidemment pas gratuit : 1 000 à 15 000 euros par an, selon la taille de l’établissement, la start-up ayant calculé un ratio de 3,20€ par lit. La petite équipe, en contact avec l’ARS Bretagne, espère qu’il y aura prochainement « une prise en compte par l’État ».

Source:

Thomas Moysan

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