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C'est par un appel téléphonique à la maison d'arrêt d'Osny, le 21 décembre 2021, que le plan d'évasion débute. Une femme alerte le personnel de la tentative de suicide que son conjoint serait en train de commettre.
En cellule, l'homme de 28 ans est retrouvé le bras tailladé. Décision est prise par les pompiers de le transporter au centre hospitalier de Pontoise.
Sur place les attend la complice de 17 ans. L'enquête révèlera que, deux jours avant son appel téléphonique, la compagne du prisonnier avait fait des repérages aux abords de l'hôpital.
Dans le sas des urgences, l'adolescente met en joue les agents, non armés, qui étaient montés avec le détenu dans le véhicule médicalisé. Elle tire à deux reprises avec un fusil à pompe et des impacts de plomb blessent légèrement un des surveillants dans le bas du dos.
Les expertises ont établi qu'à une si courte distance, le tir aurait pu être mortel si l'agent n'avait pas porté de gilet pare-balles.
Le couple s'enfuit en voiture, prenant en otage le chauffeur VTC qui avait conduit la jeune fille sur le parking de l'hôpital.
Membres de la communauté des gens du voyage, les fugitifs laissent finalement repartir l'homme avec sa voiture après être passés dans deux camps en Seine-et-Marne.
C'est à bord d'un second véhicule qu'ils gagnent l'Allemagne.
Les enquêteurs retrouvent très rapidement leur trace près de Düsseldorf et ils sont interpellés le 26 décembre, à proximité de la frontière avec les Pays-Bas.
La jeune femme déclare avoir été « sous l'emprise » de son conjoint
Après son arrestation, la jeune fille a assuré que leur plan d'évasion ne prévoyait pas de faire usage de l'arme et qu'elle n'aurait tiré que dans la panique.
Elle a par ailleurs confié être sous l'emprise de son conjoint, qu'elle n'avait rencontré que six mois auparavant.
Outre sa présumée complicité d'évasion avec usage d'arme et séquestration, la cour d'assises des mineurs du Val d'Oise aura à décider si l'adolescente est coupable de la double tentative de meurtre de personne dépositaire de l'autorité publique.
Condamné à plusieurs reprises pour des violences avec arme, son partenaire était au moment des faits en détention provisoire depuis deux mois, accusé d'avoir assassiné un jeune de 18 ans en septembre 2021, dossier encore en attente de jugement.
Au lendemain de cette évasion spectaculaire, Eric Dupond-Moretti, alors ministre de la Justice, s'était rendu à la maison d'arrêt d'Osny pour apporter son soutien aux surveillants.
Ce procès qui se tient à Pontoise jusqu'au 19 décembre intervient alors que la traque pour retrouver Mohamed Amra perdure.
Le 14 mai, deux agents de l'administration pénitentiaire ont été tués et trois autres blessés lors de l'attaque d'une violence extrême de leur fourgon au péage d'Incarville (Eure) lors de l'évasion de ce détenu multirécidiviste impliqué dans le trafic de stupéfiants.
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