Les médecins en PMI à l’agonie : « Il y a un problème majeur d'attractivité. Nous craignons de disparaitre… »

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Comme partout en France, obtenir un rendez-vous chez le médecin est de plus en plus compliqué. Mais peut-être pas autant qu’en PMI. « Aujourd'hui on a du mal à recevoir des bébés en consultation avant l'âge de deux ou trois mois », témoigne Pierre Suesser, coprésident du syndicat.

Les médecins en PMI à l’agonie : « Il y a un problème majeur d'attractivité. Nous craignons de disparaitre… »

© Midjourney X What's up Doc

C’est dans une interview sur les ondes de France Inter mercredi 5 novembre, que le coprésident du syndicat des médecins de PMI tire l’alarme.

« C'est une question de survie. Les témoignages qui nous parviennent de toute la France décrivent un rétrécissement accéléré de l'offre de prévention de la PMI et la crainte de sa disparition », déplore Pierre Suesser.

Cette année, la PMI fête ses 80 ans. Mais pas de quoi se réjouir. Alors qu’à l’Assemblée nationale, le temps est aux économies. Les PMI se serrent déjà la ceinture

À ses débuts, « des familles de tous milieux prenaient rendez-vous avec nous », explique le coprésident du syndicat. « Mais avec la restriction des moyens, c'est vrai que les équipes sont de plus en plus amenées à prioriser les enfants et les familles les plus en difficultés socialement ou les plus éloignés du système de soins. »

Un gros problème d’attractivité

Aujourd’hui, il existe 4500 lieux de consultations pour suivre les parents et l’enfant de la grossesse à ses trois premières années. 

Parmi les différents professionnels de santé on retrouve des sage-femmes, des psychologues, des médecins ou encore des psychomotriciens.

Mais, « en plus des difficultés générales de la démographie médicale », s’ajoutent des salaires très inférieurs à ce qu’un médecin d’un autre secteur pourrait gagner.

« Un médecin débutant en PMI est payé 2 800 euros par mois, alors qu'en centre de santé, il va toucher 5 000 euros. Cela témoigne du peu de cas qui est fait dans notre système de santé de la prévention, malgré les discours officiels », affirme Pierre Suesser.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/3-consult-de-grossesse-au-lieu-de-6-depistage-insuffisant-pas-de-traitement-des-mst-la-pmi

Ce manque d’attractivité couplé aux coupes budgétaires a des conséquences sur les enfants suivis. « Ça pose des problèmes pour le calendrier des vaccinations ou des dépistages des difficultés dans leur développement. »

Au-delà des tout-petits, des centres de santé sexuelle qui dépendent de la PMI subissent aussi cette situation.  « On observe une réduction d'activités en faveur de la contraception ou pour la lutte contre les violences conjugales », déplore le coprésident du SNMPMI.

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