"Nous avons œuvré sur le front de la santé pendant la pandémie de Covid-19" et "notre capacité à prescrire des vaccins a été un atout précieux dans cette lutte", indique l'Union nationale des infirmiers en pratique avancée, qui font deux ans de plus d'études que les infirmiers classiques.
"Malheureusement, aujourd'hui, la direction générale de l'offre de soins semble ignorer ces éléments en exigeant une formation complémentaire, au-delà de toute base légale, pour la prescription des vaccins", s'est indignée l'Unipa.
"C'est quand même très compliqué de nous dire qu'on ne peut plus vacciner à la veille des grandes campagnes vaccinales" comme le papillomavirus ou la grippe, a déploré Laurent Salsac, secrétaire général adjoint de l'Unipa.
Interrogée, la DGOS n'a pas été en mesure de clarifier rapidement la position du ministère sur l'obligation pour les IPA de suivre une formation complémentaire sur la prescription de vaccins.
L'imbroglio illustre la difficulté pour les IPA à trouver leur place dans le système de santé.
Les textes législatifs et réglementaires laissent un certain flou sur l’étendue des compétences des IPA
Issu de la loi de modernisation du système de santé de 2016, leur statut leur permet d'effectuer une palette de soins plus large que les infirmières traditionnelles, moyennant deux ans d'études supplémentaires.
Dans un contexte de désertification médicale, l'Etat espère que les IPA (environ 2 000 en exercice aujourd'hui) vont pouvoir soulager les médecins de certains actes ou soins, notamment pour ce qui concerne les pathologies chroniques, en forte hausse.
Mais les textes législatifs et réglementaires laissent un certain flou sur l'étendue exacte de leurs compétences, sur fond d'hostilité récurrente d'une partie des médecins.
Dans une note publiée en juillet, la Cour des comptes soulignait "qu'actuellement, le modèle économique ne permet pas aux IPA libéraux de vivre de leur activité, alors qu'ils ont consenti un effort de formation important" et des "études onéreuses".
De leur côté, les infirmiers diplômés d'Etat peuvent prescrire des vaccins -et bien sûr les administrer-, à condition de suivre une formation complémentaire d'une dizaine d'heures.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/tous-les-medecins-detestent-les-ipa-ah-bon-tes-sur
Le même décret autorise les pharmaciens à prescrire et administrer les vaccins, à condition là aussi qu'ils aient suivi une formation complémentaire.
Laurent Salsac, qui exerce en libéral avec cinq médecins dans un cabinet près de Tours, indique qu'il prescrivait jusqu'à maintenant "une trentaine de vaccins par semaine".
Avec AFP