Les hospitaliers et les vacances d’été

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Plus qu’un droit, prendre des vacances quand on est médecin devrait être un devoir… Reste à savoir comment s’organiser pour les prendre lorsqu’on occupe un poste hospitalier.

Les hospitaliers et les vacances d’été

L’été reste la période-clé pour les départs en vacances, d’autant plus quand on a des enfants, et les médecins ne dérogent pas à la règle. L’hôpital prend d’ailleurs ses dispositions pour se mettre à l’heure d’été et répondre à la demande de repos, certes bien mérité. Mais jongler avec les congés des membres du personnel n’est pas chose aisée pour continuer à faire tourner une structure de plusieurs milliers d’individus; la fermeture de lits est bien souvent nécessaire, au grand dam des autorités de santé.

Quelle organisation au sein de l’équipe?

L’anticipation est la pierre angulaire du fonctionnement du service en été. Et en matière de congés comme du reste, le comportement de la hiérarchie s'avère déterminant. En particulier, au travers des deux attitudes extrêmes que le manque de management des équipes médicales peut générer : d’un côté, le chef qui ne peut donner des limites et se retrouve seul en août; de l’autre, celui qui commence par poser ses dates et impose à tous de s’organiser sur cette base. Julie, interne d’oncologie, témoigne : "Notre chef prend toujours ses vacances au même moment, et il nous impose parfois la présence à certaines périodes sans qu’on comprenne bien pourquoi". Car rappelons-le, le chef de service et le directeur d’hôpital peuvent refuser une demande de congés.

Les échanges entre confrères sur les dates de départ et les organisations estivales d’activité révèlent souvent l’état de l’ambiance et des relations dans la structure. La mésentente peut exploser lorsqu’il s’agit de savoir qui pourra prendre ses congés en août... Charge au chef de composer avec les désidératas de chacun et de trancher.

Conclusion : internes ou seniors, à condition de s’y prendre tôt, d’être réglo entre confrères et avec son administration, il est possible de prendre ses congés d’été dans une certaine sérénité.

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Des droits et des devoirs de vacances

Combien de congés ?

Le PH, comme l’interne, bénéficie de 25 jours de congés annuels. Mais il bénéficie aussi de 20 jours de RTT qui sont acquis chaque trimestre échu (5 jours par trimestre). Les médecins hospitaliers français, contrairement à leurs confrères japonais par exemple, prennent leurs congés et rechignent à travailler 365 jours non-stop. Les RTT quant à elles peuvent se conserver – et ce n’est pas rare – en compte épargne temps.

« Je pars sans déclarer » : quels risques ?

Un jour par-ci... un jour par-là. Une habitude, bien souvent prise tout jeune externe, qui peut se prolonger une fois interne, voire senior, et peut s’avérer risquée. Les médecins restent des salariés comme les autres, c’est donc le droit du travail qui s’applique. Cela signifie qu’une absence sans déclaration de congés est une absence injustifiée. Sandra Coniglio, juriste en droit social, nous explique que, primo : « En conséquence, cette absence ne devrait naturellement pas être rémunérée » ; deuxième point, et non des moindres : « La direction peut demander des justificatifs et des sanctions peuvent être prises selon le statut ».

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