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La plupart des Français restent attachés à leur modèle social, qu’ils jugent indispensable, généreux, plus protecteur, mais aussi plus coûteux qu’ailleurs, selon cette enquête menée conjointement par le groupe mutualiste VYV, la Fondation Jean Jaurès, et l’entreprise de sondages Ipsos.
Et la grande majorité d’entre eux considère la Sécurité sociale importante dans la vie de tous les jours, que ce soit pour se soigner (80%), ou protéger sa famille (77%). Pourtant, seuls deux-tiers connaissent sa date de création, 4 octobre 1945.
Les 1 000 personnes interrogées associent à la Sécu parfois des mots à connotation négative. Ainsi après « carte vitale » (50%), les mots qui reviennent le plus sont « fraude » (41%), « solidarité » (37%), « dette » (33%) ou encore « coûts » (28%).
Crainte sur la privatisation
S’ils encensent en majorité leur système de protection sociale, les sondés émettent toutefois des craintes quant à sa pérennité, entre dettes, fraude et privatisation. À la question : « Quand vous pensez à la santé, qu’est-ce qui vous inquiète le plus dans les années à venir ? », 49% répondent « de ne plus avoir les moyens de se soigner », 40% « tomber gravement malade » et 39% « de ne plus être autonome ».
Mais surtout, 88% estiment probable que la Sécu n’aura pas les moyens de se financer à l’avenir, 86%, qu’elle devra faire des priorités dans ses choix de remboursements, et 71%, que les gens auront tous des assurances privées.
Dans ce contexte d’incertitudes, les sondés considèrent à la majorité que la Sécu doit en priorité limiter les fraudes et les abus (91%), continuer d’assurer tous les Français quoi qu’il arrive (85%), ou encore qu’elle doit miser davantage sur la prévention (82%). En revanche, seulement la moitié des sondés estiment qu’elle doit concentrer son action vers les personnes à faibles revenus.
« Cette enquête révèle un paradoxe : un model universel et solidaire auquel les Français tiennent viscéralement, mais qui vacille sous le poids des incertitudes », concluent dans un communiqué le Groupe VYV et la Fondation Jean-Jaurès. « Plus qu’un acquis du passé, la Sécurité sociale demeure un levier d’unité nationale, à condition d’être expliquée, adaptée et protégée ».
