What’s up Doc : Comment avez-vous connu la simulation médicale ?
Pr. Dan Benhamou : Au début des années 1990, j’ai pu assister à une séance dans le premier centre de simulation nord-américain, à Stanford. J’ai été frappé par le réalisme du scénario : l’interne de dernière année, pourtant très bien formé, a été pris de panique et a oublié d’injecter l’adrénaline. Il s’en est rendu compte au moment du débriefing, c’était très formateur. Je me suis alors dit que ce serait formidable de faire cela en France. Mais à l’époque, les prix paraissaient inimaginables : ce n’était pas pour nous.
WUD : Mais ce n’est pas la fin de l’histoire…
Pr. D.B. : Non. Au début des années 2000, au sein de mon équipe, plusieurs jeunes collègues ont commencé à s’intéresser à la simulation. Avec l’association de notre service, la MAPAR [Mises Au Point en Anesthésie-Réanimation, ndlr], nous avons acheté nos premiers mannequins. Nous n’avions aucun local, nous utilisions les salles d’opération, la salle de staff… C’était très artisanal. A plusieurs reprises, nous avons été invités par des hôpitaux en province. Nous appelions cela le « MAPAR Circus ». Une fois, nous avons même perdu les mannequins dans le train. On a mis deux ou trois mois à les récupérer. Il y en avait pour 50 000 euros !
WUD : Comment cela s'est-il institutionnalisé ?
Pr. D.B. : En 2011, le doyen de la faculté a commencé à s’intéresser à ce que nous faisions. Nous avons enfin eu un soutien pour acquérir du matériel, pour avoir des locaux fixes et pour ouvrir un vrai centre de simulation. Maintenant, nous faisons beaucoup de choses, des sutures à la haute fidélité en passant par la formation des formateurs. Pas mal de chemin parcouru pour une équipe qui, au départ, n’avait pas de moyens, seulement des envies !
Source:
Adrien Renaud
A voir aussi

Centres de santé et MSP sont officiellement reconnus comme des terrains de stage pour les internes

Quatrième année de médecine générale : Les internes rejettent en masse la rémunération à la prime

Trouve ton internat : voici tous les postes ouverts spé par spé, CHU par CHU
