Pas convaincant. C’est en résumé ce qui ressort de la réunion des biologistes médicaux avec Nicolas Revel, directeur de la Caisse nationale de l’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts). S’il a consenti à quelques avancées, sur le fond, le compte n’y est pas. Les syndicats, dans l’attente d’une prochaine réunion prévue pour le 17 octobre, se préparent déjà à un durcissement du mouvement très suivi de fermeture partielle des labos, suspendu le 1er octobre.
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On repart sur de bonnes bases ?
Une chose est actée : le financement du diagnostic prénatal non invasif (DNPI), dont une partie avait été prise en charge dans l’enveloppe de routine des biologistes, en sera désormais exclu, tout comme d’autres actes innovants. Pour le reste des revendications, c’est un peu plus vaseux. Mais Nicolas Revel a tout de même pris quelques engagements.
Il s’est engagé à réfléchir sur plusieurs points. Tout d’abord, sur le volume de l’enveloppe de référence : la base de travail ne sera plus de 3731 millions d’euros mais bien 3751 millions d’euros, soit l’enveloppe de dépenses réelles. En 2019, elle avait été réduite car l’assurance maladie « devait » 20 millions d’euros aux biologistes.
La castagne en option
Ensuite, il « comprend » la demande d’augmentation du budget plus en accord avec la croissance des dépenses. Alors que celle-ci est en réalité de 3,5 % par an d’après les biologistes, en l’état, l’enveloppe proposée par l’assurance maladie n’augmentera pas en 2020, et de 0,25 % seulement en 2021 et 2022. Inadmissible pour les biologistes médicaux, qui perdront 400 millions d’euros sur trois ans.
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Quant aux chiffres de 205 millions d’euros d’économies annoncés dans le Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2020, il ne s’agirait que d’une « provocation », pour Lionel Barrand, président du Syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM), contacté par What’s up Doc. « M. Revel nous a confirmé que dans le protocole en l’état, les économies demandées étaient bien de 170 millions d’euros pour 2020. Et c’est déjà bien trop ! ». A priori, il s’agirait plutôt d’autres types d’économies, dont de sombres histoires de maîtrise médicalisée…
Pour les syndicats, la réflexion compréhensive de Nicolas Revel doit donner lieu à des propositions le 17 octobre. Faute de quoi, ils seront prêts à s’énerver. « Toute la profession discute, et nous sommes prêts à durcir la grève », explique Lionel Barrand. « La fermeture totale des laboratoires de ville fait partie des options ».