Les avantages de l’hôpital, en ville

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Ou plutôt à la campagne

Les avantages de l’hôpital, en ville

Le Conseil national de l’Ordre des médecins a proposé la création d’un statut d’assistant territorial, sur le modèle des assistants hospitaliers. Il serait destiné à de jeunes médecins remplaçants, dès la fin de leur internat.

L’Ordre des médecins ne peut que le constater : les médecins libéraux, qui enchaînent les remplacements en début de carrière, mettent environ cinq ans à s’installer. De plus en plus, ce moment fatidique tend à être repoussé. Petite parenthèse pour souffler après l’internat, pour voyager et vivre à son rythme ? Peur de l’engagement ?

Patrick Bouet et François Arnault, le président et le délégué général aux relations internes du Cnom, ont une analyse différente. Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi, ils ont notamment souligné le fait que la formation initiale ne permettait pas de bâtir un projet professionnel en dehors de l’hôpital. Et que ces cinq années en étaient l’expression.

Pour aider les jeunes médecins en début de carrière, le Cnom propose la création d’un statut d’assistant territorial, sur le même modèle que celui d’assistant spécialiste ou généraliste des hôpitaux.

Des avantages sociaux

François Arnault a avancé plusieurs avantages. Pour les jeunes médecins, un complément de formation à l’exercice. Les assistants hospitaliers « ont l’assurance de débuter leur carrière sous l’autorité d’un chef de pôle ou d’un responsable de service », a-t-il rappelé dans des propos rapportés par l'APMnews. En libéral, l’assistant territorial bénéficierait aussi d’un encadrement, par des maîtres de stage qui joueraient cette fonction.

Deuxième avantage que procurerait ce statut, s’il est construit « en miroir » de celui d’assistant hospitalier : une meilleure couverture sociale. Actuellement, les conditions d’accès des remplaçants au régime des praticiens et auxiliaires médicaux conventionnels (PAMC) sont compliquées, la couverture sociale est défaillante pour les grossesses, les congés maternité et paternité, et les maladies chroniques. Ceux qui n’ont pas validé leur thèse n’ont pas non plus accès à la Carmf. Une situation que dénonçait encore récemment le syndicat Reagjir.

D’une pierre, deux coups

Des avantages, donc, mais pas sans contrepartie : le statut serait réservé à des jeunes médecins décidant de s’installer « dans une zone en tension en termes de démographie médicale de la région d’obtention de son diplôme », a précisé François Arnault. Le Cnom joue sur une corde sensible pour séduire le Gouvernement et tenter d’améliorer le début de carrière des médecins.

En résumé, l'Ordre propose des avantages sociaux et de formation à l’installation temporaire en désert médical. Une solution sans doute plus profitable que la simple incitation financière à l’installation – par le salaire ou les avantages en nature – proposés actuellement. Cela, tant dans la rentabilité pour la collectivité que pour le développement des compétences des jeunes médecins. Tout bénef' !

Les bénéficiaires pourraient s’engager dès la fin de leur DES, pour une période minimale de deux ans. Et encore une fois, pas question d’imposer quoi que ce soit : « Cet engagement se ferait, à l’instar de l’assistanat hospitalier, sur la seule base du volontariat », a précisé le Cnom.

Retrouvez ci-dessous La Consult' de Patrick Bouet

Source:

Jonathan Herchkovitch

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