Les anesthésistes réanimateurs rappellent que la situation, historique, est critique

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Dans un récent communiqué, le Conseil National professionnel Anesthésie-Réanimation rappelle que la situation sur le front du capacitaire, de la déprogrammation chirurgicale, ainsi que de la mortalité du Covid est très sérieuse...

Les anesthésistes réanimateurs rappellent que la situation, historique, est critique

Dans un récent communiqué de presse, Le Conseil National Professionnel Anesthésie-Réanimation et l’ensemble de ses composantes*, à rebours des « interventions publiques de personnalités générant beaucoup de confusion parmi nos concitoyens », veulent exposer leur réalité du terrain, en rappelant trois point fondamentaux. 

Premier d’entre eux, l’occupation préoccupante des lits de soins critiques. Entre les lits de réanimation (5400 lits), les lits de soins intensifs (5800 lits dont 3600 en cardiologie et en neurologie) et les lits de surveillance continue (8000 lits), la France compte 19200 lits de soins critiques. Hors période covid, ces lits sont occupés à 85-87%. L’afflux de quelque 9000 patients covid autour du 16 novembre, d’après certaines projections, risque de submerger le capacitaire en soins critiques. D’autant que « la principale difficulté réside dans la mise à disposition rapide d’un personnel soignant (infirmier, aide-soignant, kinésithérapeutes...) qualifié et formé de façon adéquate ». 

Les anesthésistes réanimateurs ne veulent pas non plus vendre du rêve, puisqu’ils rappellent que l’on ne pourra pas non plus passer outre des déprogrammations chirurgicales massives. Tout en mesurant les conséquences de cette déprogrammation : « Avec un total de 7,2 millions d’interventions chirurgicales programmées annuellement en France [8], dont près de 10% au titre de la cancérologie [9], l’arrêt de toute chirurgie est susceptible de dégrader à l’échelle de 5 à 10 ans le pronostic des patients du fait des retards de prise en charge ». 

Autre vérité que veut rétablir les anesthésistes réanimateurs : l’hospitalisation pour cause de Covid ne concerne pas seulement les seniors. « 1500 patients de moins de 65 ans sont décédés au cours des 6 derniers mois du fait de cette pandémie », rappellent-ils. Par ailleurs, les séjours en réanimation ne sont pas non plus des cures thermales, d’où l’on ressort frais et dispos : « Un séjour en réanimation, même si l’issue est favorable, demande plusieurs mois d’effort pour retrouver la qualité de vie antérieure. » En conclusion, les anesthésistes réanimateurs rappellent que « la réanimation, mise en exergue par nombre d’experts, ne doit jamais être perçue comme une solution de premier recours ; il faut sans hésitation privilégier la prévention et donc respecter les mesures barrières. » 

 

* Le Conseil National Professionnel Anesthésie-Réanimation et l’ensemble de ses composantes :
• le Collège National des Enseignants d’Anesthésie-Réanimation,
• la Société Française d’Anesthésie-Réanimation,
• le Syndicat National des Anesthésistes-Réanimateurs de France,
• le Syndicat National des Jeunes Anesthésistes-Réanimateurs,
• le Syndicat National des Praticiens Hospitaliers Anesthésistes-Réanimateurs Élargi et
• le Syndicat des Médecins Anesthésistes-Réanimateurs non universitaires

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