L'entretien d'embauche existe-t-il ?

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Nous qui avons un parcours si différent des autres, une formation si intriquée À notre métier, existe-t-il bien réellement une place pour le traditionnel entretien d’embauche ? Du public au privé, pour un même métier, une tout autre réalité…

L'entretien d'embauche existe-t-il ?

 

Le secteur public
Inexistant ou presque !

Qui d’entre nous a déjà eu un rendez-vous avec son directeur d’établissement pour signer son contrat d’embauche ? Ou même pour discuter de son embauche, de son salaire, faire valoir ses compétences…

Peu d’entre nous, en fait. Et nous ne sommes pas les seuls : les profs et tous les autres fonctionnaires sont soumis au même régime.

Normal ? Oui, en un sens, médecin hospitalier c’est aussi fonctionnaire territorial. Nos contrats, nos salaires, nos plans de carrières sont les mêmes pour tous, régis par le Centre national de gestion qui gère tous les contrats de PH.

Il n’y a pas, ici, de place pour un régime particulier.

Est-ce un avantage ou un inconvénient ? Le public n’a pas
de barrière à l’entrée (autre que les diplômes) : pas la peine donc de chercher à négocier.

Pour autant, débuter PH échelon 4 devient assez fréquent. Plus que le fruit d’une âpre négociation, c’est surtout le fait de la situation : les déserts médicaux subis dans certains hôpitaux. Pas vraiment les CHU mais les CHG sont bien souvent les premiers à nous les proposer.

Un dernier point important : interne, chef de clinique, assistant sont pour l’établissement des étudiants. Aucune possibilité, bien sûr, de négocier.

Dans le privé
Existant mais différent.

Le privé n’est pas obligé de nous engager. Il a le choix et le temps de bien nous  disséquer. À l’évidence apparaît donc l’exigence de se rencontrer.

Les formes diffèrent selon l’envergure. Le cabinet de cinq associés n’aura pas les mêmes nécessités que le patron de trente cliniques. Mais quel que soit le modèle, la rémunération, les conditions peuvent être pondérées par les compétences proposées et les besoins recherchés.

Les remplacements, précédant l’engagement, sont vivement recommandés. Non comme une absolue nécessité mais comme un additif à l’entretien d’embauche, ils permettent à l’embaucheur comme à l’embauché de bien connaître l’endroit où chacun met les pieds.

Et si l’on devait faire valoir ses compétences, son exercice, ses exigences, seul le privé peut les écouter, s’en satisfaire ou nous délaisser. Il est évident que c’est en fonction de nos spécialités que nous allons plus ou moins les intéresser.
Mais la capacité à toujours offrir du temps et notre disponibilité seront toujours  recherchées.

Attention à ses antécédents ! Le privé est très sensible à notre « respectabilité ». Le risque judiciaire nous est plutôt délétère s’il poursuit notre carrière. Mieux vaut être sans affaire pour plaire.

Un conseil pour le public

Le directeur général de l’hôpital est le maître des contrats. Ni le patron, ni le directeur des affaires médicales n’ont le pouvoir réel de nous augmenter. Si nous voulons tenter de négocier, allons chercher le vrai maître des clés !

Un conseil pour le privé

Ne jamais dire non à une première proposition ! Laissons toujours la porte ouverte à une deuxième négociation. Sans accepter, sans refuser, présentons clairement le tarif attendu de nos compétences d’une façon équilibrée par rapport à notre valeur ajoutée pour la société. Puis laissons mijoter…

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