Le salariat : furieusement tendance

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Un nombre croissant de jeunes médecins opte pour le salariat afin de concilier au mieux vie personnelle et vie professionnelle. Et ce n’est que le début.

Le salariat : furieusement tendance
Qui a dit que le salariat était « has been » ? Certainement pas le Dr Clément Levy qui vient de signer un contrat à durée déterminée de trois ans avec la mairie de Charleval-en-Provence (Bouches-du-Rhône), raconte le Quotidien du Médecin.
 
Désormais contractuel de la fonction publique, le généraliste de 32 ans a été séduit par « le confort d’exercice » et « les avantages du salariat » : 35 heures, congés payés, horaires fixes, paiement des heures supplémentaires…

Un mode d’exercice en vogue

Certes il gagne « sans doute un peu moins qu’en libéral » avec cette « solution hybride entre le libéral et le salariat ». Certes, il est « un peu plus bridé ». Mais cette solution offre un avantage incomparable : « on gagne en confort de travail ».
Si l’on s’en tient aux derniers chiffres de l’Atlas du CNOM, le salariat a le vent en poupe : 56 % des médecins généralistes exerçaient en libéral en 2018, contre 37 % en salariat et 7 % en exercice mixte. Quant aux nouveaux inscrits, 62 % choisissent le salariat, tandis que 12 % d’entre eux s’installent directement en libéral. Enfin, 23 % s’inscrivent en tant que remplaçants. 
 
Cette tendance devrait même s’amplifier dans les années à venir, si l’on s’en tient à une étude 1 récente de la DREES qui tire la conclusion suivante : l’exercice libéral exclusif est en perte de vitesse, au profit du salariat et de l’exercice mixte. L’étude pronostique que la part de médecins libéraux exclusifs reculera fortement (de 47 % en 2016 à 38 % en 2040), tandis que les proportions de médecins mixtes et salariés augmenteront respectivement de 11 à 15 % et de 42 à 46 % au cours de la même période.

Pas de paperasse… et des congés payés !

Comment expliquer cette tendance ? Tout d’abord, comme s’en félicite le Dr Clément Levy, l’exercice salarié offre un confort d’exercice et une qualité de vie indéniables. Les médecins qui optent pour le salariat ont une plus grande maîtrise de leur temps de travail, et peuvent donc concilier plus facilement leur vie personnelle et leur vie professionnelle.
 
Cet exercice leur permet également de consacrer 100 % de leur temps aux soins, puisqu’ils n’ont pas en charge la gestion administrative, fiscale ou comptable de leur cabinet. Mais ce n’est pas tout. Comme vous le savez, les salariés bénéficient de congés payés et des congés maternité/paternité.
 

Une meilleure protection sociale

Or « le questionnement sur la protection sociale, sur les démarches administratives ainsi que sur une approche globale de la qualité de vie au travail en exercice libéral semble plus prégnant » sur les déterminants de l’installation des jeunes médecins, observe une enquête récente du CNOM (Conseil national de l'Ordre des médecins).
 
L’étude en profite pour rappeler que la protection sociale est « moindre pour l’exercice libéral, en comparaison avec les garanties offertes par l’exercice salarié ». En particulier la protection sociale en situation de congé maladie, puisqu’il y a « un déséquilibre majeur entre la protection garantie par le système public obligatoire et les systèmes privés de prévoyance », note l’enquête.
 

200 généralistes recrutés en salariat

Pour l’ensemble de ces raisons, la nouvelle mesure du gouvernement, qui vise le recrutement de 200 généralistes salariés dès 2019  pour pallier le manque de médecins dans des zones dites « sous-denses », pourrait être une aubaine pour les jeunes praticiens.
 
Parmi les 400 postes offerts dans le cadre de la stratégie « Ma santé 2022 », 200 sont destinés en priorité aux jeunes médecins qui pourront être salariés d’un centre de santé, d’un établissement de santé ou d’un autre médecin. Ils pourront être créés par des collectivités locales, des associations, des mutuelles ou des établissements de santé.
 
Cerise sur le gâteau : les ARS apporteront un soutien financier à la structure employeuse pour garantir l’équilibre économique de l’opération (sans surcoût pour l’employeur) pendant les deux années d’exercice du médecin salarié, soit le temps nécessaire pour constituer sa patientèle. Elles participeront aussi aux frais d’équipement du cabinet et accompagneront si nécessaire la création du centre de santé ou cabinet médical.
 
Objectifs de ce soutien financier : atteindre un équilibre économique et pérenniser l’emploi des médecins concernés à l’issue des deux ans d’éligibilité au dispositif.
 
A savoir : les 200 autres postes offerts permettront l’exercice mixte entre la ville et l’hôpital. 
 
Vous êtes intéressé par l’un des 400 postes de médecins généralistes ? Rendez-vous sur https://remplafrance.com/400medecins
 

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