Le Rire médecin

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Les clowns de l'hôpital

Le Rire médecin

Alors que la profession vient juste d’être reconnue par certification professionnelle, What’s up doc a interviewé Kathy, qui termine sa formation de clown au Rire médecin.

Le Rire médecin est une association qui fait un intervenir des clowns dans les hôpitaux : « qu'il s'agisse d'un petit bobo ou de pathologies très lourdes, Le Rire Médecin est présent pour tous les enfants malades ou hospitalisés ». L’association propose également des formations de clowns à destination des comédiens professionnels, sélectionnés sur audition et entretien.

Kathy, 40 ans, est comédienne depuis 15 ans, et elle a choisi de devenir clown à l’hôpital pour plusieurs raisons : « on sort du cadre de la scène », explique-t-elle, « on doit s’adapter au public que l’on a en face de nous, aux différents âges mais aussi différentes cultures, et je voulais avoir du contact direct ».
Sur le plan médical, des psychologues, et de nombreux médecins de différentes spécialités interviennent au cours de la formation. Ils enseignent des bases sur les pathologies, mais ils parlent aussi de « la maltraitance, du deuil, du burn out, et ce à différents âges », précise la comédienne.

La formation se déroule sur onze semaines, au cours desquelles les clowns jouent deux fois par semaine à l’hôpital. Ils sont accompagnés par des clowns expérimentés, qui travaillent depuis un moment dans l’hôpital concerné, « ce qui nous permet d’être en confiance et d’apprendre ». Ils interviennent au début par équipe de trois, puis par deux. Jamais seuls en tout cas : « c’est une nécessité, s’il y a un souci, ou si on se sent mal à l’aise. Et puis, cela permet le « jeu indirect », c’est-à-dire que l’enfant peut nous regarder jouer ensemble sans que l’on soit trop intrusif », explique Kathy.

Le plus difficile ? « C’est quand on reçoit les transmissions », confie-t-elle. « Cela se passe avant que l’on ne mette le costume : on va voir les soignants, ils nous donnent l’état de l’enfant, son âge, sa pathologie, son origine, comment il va, etc. Ces moments-là peuvent être difficiles, car on n’est pas dans le jeu. Mais une fois qu’on enfile le nez, on est clown, et on ne voit plus la maladie. Car il faut amener l’enfant dans le plaisir du jeu, il faut le faire voyager, qu’il s’amuse avec nous. On improvise en fonction de chaque enfant, et ça prend ou ça ne prend pas. On lui demande s’il veut bien nous accueillir, explicitement ou d’un regard, on guette les signes », raconte Kathy. « Ce sont surtout des choses simples, des jeux, des chansons, auxquels on peut faire participer tout le monde : les enfants, mais aussi les parents et les soignants ». Car le jeu avec les parents et le personnel hospitalier fait aussi partie de la formation, pour mieux créer l’univers joyeux autour de l’enfant malade.

Source:

Cécile Lienhard

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