Le débriefing après la simulation

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Dernière étape d'une journée de formation in-situ

Le débriefing après la simulation

L'Ecole Européenne de Chirurgie (EEC) organise des formations par simulation in-situ. What's up doc a assisté à l'une d'entre elle, organisée à l'Institut Gustave Roussy. Après le briefing et les mises en situation, voici la dernière étape de la formation : le débriefing.

Ce troisième temps de la simulation est essentiel et le plus important aux dires des formateurs. C’est grâce à ce moment que l’on remet les choses en situation, que l’on prend du recul, et que l’on apprend de nos erreurs.
Un point essentiel du débriefing : il doit être mené par une personne extérieure à l’établissement sous peine de conflit.

Le premier scénario auquel nous avons assisté s’est déroulé en salle de réveil. L’équipe a joué le jeu au milieu des patients et d’autres personnels médicaux de l’établissement. Le réalisme a été tel qu’au moment où il y a eu arrêt cardiaque, une infirmière extérieure à la simulation s’est précipitée pour aider l’équipe. Elle a commencé à sortir du matériel, avant que les apprenants lui expliquent la situation.
A la fin de la simulation, les apprenants échangent immédiatement sur leur expérience. « Ce que vous dites là est important, mais ce que vous direz dans la salle de débriefing sera plus important », lance le Pr Perniceni, formateur à l'EEC.
C’est au débriefing que l’on discute des points faibles et des points forts de l’équipe qui a joué le jeu. « On passe maintenant de l’émotif au factuel », précise Thierry Perniceni. C’est le moment où les formateurs vont déterminer s’il y a eu des problèmes. Ils laissent parler l’équipe, demandent aux apprenants d’établir des autocritiques, et posent les questions nécessaires pour orienter vers leurs conclusions. Tout en argumentant avec des données existantes, se basant sur des recommandations, rappelant les bases et postulats de la médecine, ils détaillent les éléments positifs et négatifs de la séance de simulation. Par exemple, ce matin-là, on a mesuré la fréquence du massage cardiaque de l’infirmière pendant la simulation, et on s’est aperçu qu’elle était dans les temps utiles au début mais qu’elle s’est rapidement fatiguée. Il aurait donc fallu qu’elle soit relayée plus tôt. Les formateurs en profitent pour apprendre à l’équipe un vocabulaire standardisé pour les cas d’urgence, afin de permettre une compréhension rapide et sans ambiguïté.

Enfin, le débriefing est aussi l’occasion de réfléchir à l’organisation même de l’hôpital : « est-ce qu’on ne devrait pas plutôt mettre ce chariot à cet endroit, ce serait plus pratique », etc.

La fin de la journée se conclut par un test écrit de l’équipe médicale qui va ainsi pouvoir valider ses compétences. « Pour le DPC, il y a un prétest en début de journée, et un post-test pour vérifier les points acquis par les apprenants », précise le Pr Perniceni. La simulation a pour but d’« améliorer la sécurité et les soins des patients ».

 

 

Photo : Cécile Lienhard, simulation organisée par l'EEC à l'Institut Gustave Roussy

Source:

Cécile Lienhard

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