« Le concours de PH, on peut y aller les mains dans les poches »

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Légende ou réalité ?

« Le concours de PH, on peut y aller les mains dans les poches »

Tous les ans, de janvier à mars, se tiennent les oraux du concours de praticien hospitalier. Une réputation s’est forgée autour de l’épreuve… celle de n’être qu’une « formalité ». Alors, légende ou vérité ? What’s up doc s’est rendu sur les lieux du concours pour tirer tout ça au clair, et recueillir les témoignages de ces futurs PH.

 

Les épreuves orales du concours de PH se déroulent de janvier à mars. Chaque semaine, des spécialités différentes sont évaluées. En ce froid jeudi de février, c’est au tour de la psychiatrie. Quels sont donc les enjeux pour ces jeunes médecins qui ont fait le déplacement ?

La préparation

La préparation du concours semble avoir été fastidieuse pour la plupart des jeunes médecins interrogés. En tout cas, en ce qui concerne le dossier de candidature. Alexandre, psy à Grenoble et PH contractuel témoigne : « Le dossier, c’est pénible, mais ce n’est pas du travail. Il faut demander aux administrations les papiers de ses formations, des gardes qu’on a faites pour montrer qu’on en a fait beaucoup, etc ». Sachant qu’il faut rendre le dossier fin juin, mieux vaut s’y mettre avant le 15 du mois.

Et la préparation de l’oral ? La présentation devant le jury consiste à exposer en 10 minutes chrono « sa vie, son œuvre », selon Julie, qui vient passer le concours : « son parcours, son internat, le sujet de sa thèse, de son mémoire, éventuellement les formations complémentaires, et ses domaines d’intérêt ». Peu d’enjeux sur ce point-là semble-t-il. Paul témoigne : « j’ai préparé quelques notes hier pour un petit discours spontané ».

L’enjeu semble plus important pour ceux qui passent l’épreuve de type 2, pour laquelle après l’entretien oral de 30 minutes, les candidats ont « une mise en situation pratique de 30 minutes », explique Philippe Touzy, chef du Département concours-autorisation d’exercice, mobilité-développement professionnel du CNG (Centre National de Gestion des praticiens hospitaliers, et des personnels de direction de la fonction publique hospitalière, qui organise le concours de PH). « Nous avons relu nos cours, même si finalement c’est ce qu’on fait au quotidien », expliquent Faustine et Jeanne-Marie qui s’apprêtent à passer l’épreuve type 2. « Mais c’est quand même différent de se trouver face à une feuille à commenter plutôt que face à un patient ».

L’épreuve

Mais là encore, tout va mieux une fois dans la salle. « Il n’y a pas du tout de question piège, c’était plutôt sympa comme ambiance, plutôt détendu », raconte Gaëlle, PH contractuelle à Brest, qui semblait stressée avant d’entrer dans la salle. Alexandre confirme : « le jury a été très très bienveillant ».

Les candidats doivent attendre le 11 mars prochain pour connaître leurs résultats. La plupart semblent confiants. « Je me base sur l’expérience de mes collègues qui l’ont passé et qui me disent que ça se passait bien en général », explique Yann.

Beaucoup d’inscrits, beaucoup d’élus

Alors est-il possible de se faire recaler à l’épreuve ? « Le taux de réussite global l’année dernière était de 88,5%, avec à près de 95% sur le type 1 ; et 77,5% sur le type 2 », explique Philippe Touzy. Le Pr Daniel Sechter, président du jury en psychiatrie insiste pourtant : « nous faisons en sorte de sélectionner les candidats de qualité ». Mais il concède : « La plupart sont bien préparé, avec à la fois un dossier administratif, des compétences cliniques et des connaissances de qualité ». Une façon de justifier le fait que la plupart des candidats obtiennent le titre ?

Alexandre conclut en donnant son sentiment sur le caractère de « formalité » souvent attribué à cette épreuve : « la formalité est due au fait qu’il manque beaucoup de postes à l’heure actuelle, donc on se doute bien qu’ils ont besoin de nous ».

Source:

Cécile Lienhard

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