«Le cancer est une injustice individuelle et sociale, le taux de survie varie jusqu’à 25% d’un pays à l’autre de l’UE»

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Accès équitable aux traitements et aux soins, droit à l'oubli pour les anciens malades, message de prévention sur les bouteilles d'alcool : les eurodéputés ont appelé mercredi à une lutte renforcée contre le cancer à l'échelle européenne, dans un texte à portée non contraignante.

«Le cancer est une injustice individuelle et sociale, le taux de survie varie jusqu’à 25% d’un pays à l’autre de l’UE»

Ce rapport, dirigé par l'eurodéputée française Véronique Trillet-Lenoir, est issu des travaux d'une commission spéciale du Parlement européen créée en juin 2020.

"Le cancer est une injustice individuelle et sociale (...) Les différences de taux de survie peuvent varier jusqu’à 25% d’un pays à l’autre de l’Union européenne, et c’est inacceptable. Il est de notre devoir d’amorcer la réduction de ces inégalités", a déclaré, lors d'un débat mardi dans l'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, Mme Trillet-Lenoir, également cancérologue.

Cette stratégie de lutte contre le cancer a largement fait consensus parmi les eurodéputés, qui ont validé par 652 voix le rapport. Seuls 15 eurodéputés ont voté contre et 27 se sont abstenus. Mais en amont de ce vote, le texte a fait l'objet de désaccords entre partisans du "zéro alcool" et défenseurs d'une consommation d'alcool "modérée".

La version initiale du texte comprenait par exemple que "la consommation d'alcool est un facteur de risque pour de nombreux cancers différents", ce qui a finalement été modifié, par le vote assez serré d'un amendement, en "l'abus d'alcool est un facteur de risque pour de nombreux cancers différents".

Le texte plaide aussi en faveur d'une "amélioration de l'étiquetage des boissons alcoolisées par l'ajout d'une mention invitant à une consommation responsable et modérée et à l'introduction d'une obligation d'indiquer la liste des ingrédients et les informations nutritionnelles".

"Si la consommation excessive d'alcool fait bien entendu peser des risques sur la santé, il convient de prendre des mesures adaptées et proportionnées sans stigmatiser ce secteur économique important qui participe de notre mode de vie", a estimé l'eurodéputée française Nathalie Colin-Oesterlé (PPE, droite).

De son côté, la Commission européenne a présenté en février 2021 un plan de lutte contre le cancer, prévoyant d'engager quatre milliards d'euros de financement. Ce plan, accueilli "favorablement" par le Parlement européen, doit encore être décliné dans des textes législatifs.

"Nous sommes déterminés pour renforcer la prévention, le traitement, les soins, éradiquer l'inégalité, améliorer la rechercher et faire une différence concrète dans la vie des citoyens en coopérant", a déclaré mardi à Strasbourg la commissaire à la Santé Stella Kyriakides, jugeant "inacceptable que l'endroit où vous vivez (dans l'UE) puisse déterminer votre diagnostic et votre niveau de soins".

Avec AFP

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