Au Sénat, le 4 juin, le sort des médecins remplaçants s’est joué … en leur faveur ! Un amendement qui prévoyait de limiter à trois ans la durée totale au cours de laquelle un médecin peut exercer en tant que remplaçant. Le but de cette mesure était « d’inciter à l’installation plus rapide des médecins ».
Face à cette limitation, neuf syndicats (1) s’étaient réunis pour publier un communiqué de presse au moment du vote. Ils y dénonçaient une mesure illogique qui ne ferait qu’aggraver la difficulté d’accès aux soins. Le communiqué parle de « fausse bonne idée » et souligne le risque de raréfier les remplaçants, ce qui pourrait handicaper les médecins installés qui veulent se faire remplacer.
Limitation du remplacement à 3 ans | Les syndicats médicaux demandent unanimement son retrait dans l’intérêt de tous, patients, médecins installés et remplaçants ! @ANEMF @ISNARIMG @ISNItwit @SNJMG @JeunesmedecinsF @ReAGJIR @CSMF_officiel @FMFofficiel @MG_France pic.twitter.com/8nvJgqlRbN
— ANEMF (@ANEMF) 3 juin 2019
#Touchepasàmonremplaçant
Une étude qui avait été menée par le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) et relayée par le communiqué intersyndical, suggère que « le remplacement n’est ni attractif, ni en explosion ». Et pourtant, ce qui donnait du poids à la réforme proposée par la commission des affaires sociales, c’est l’idée bancale selon laquelle les jeunes médecins sont réticents à s’installer et choisissent le remplacement pendant trop longtemps. Laissant les zones médicalement sous-peuplées encore plus vides. Pas logique puisque, d’après l’étude, 75 % des internes déclarent vouloir s’installer en libéral à la fin de leurs études.
Le texte n’est donc pas passé, au bonheur des syndicats médicaux ; le Sénat s’est finalement aligné sur leurs arguments. L'amendement termine en soulignant qu’une limitation pourrait « dégrader le confort d’exercice des médecins, particulièrement dans les territoires les plus fragiles, en limitant leurs possibilités de s’absenter » et que « restreindre cette possibilité risquerait de dégrader encore l’attractivité de l’exercice libéral ».
(1) Anemf, Isnar-IMG, ReAgir, Jeunes Médecins, SNJMG, MG France, FMF, CSMF et Isni