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Cette agression s'était déroulée en juin 2017 au Meix-Tiercelin (Marne) dans un établissement d'aide par le travail (Esat) où le suspect, Franck F., 59 ans, travaillait.
L’arrêté de la chambre d'instruction de la cour d'appel de Reims a été mis en délibéré au 26 octobre.
La chambre avait été saisie par une juge d’instruction en raison d’expertises contradictoires sur l'altération ou l'abolition du discernement.
Depuis son box, le mis en cause, polo gris et pantalon en jean, entouré de trois gendarmes et trois infirmiers, a alterné propos clairs et incohérents.
"J’ai vaincu Hitler, j’ai vaincu la psychiatrie", a-t-il notamment affirmé. Après l’agression au couteau à l’Esat, il avait téléphoné à sa mère : "Je vais les buter, c’est de votre faute".
Diagnostiqué schizophrène paranoïaque depuis ses vingt ans, le suspect, en détention provisoire dans une unité médico-carcérale de Villejuif (Val-de-Marne), en veut à ses parents de l’avoir fait interner à l’hôpital psychiatrique pendant six ans.
Selon la présidente le suspect a deux cibles : ses parents et la psychiatrie
Il a, selon la présidente Anne Hussenet, "deux cibles" : ses parents et la psychiatrie, par extension le personnel médical.
L’avocat général, Ludovic André, a retenu l'abolition du discernement, le suspect étant selon lui "pénalement irresponsable".
L'avocate de Franck F., Me Chantal Focachon, a aussi plaidé l’abolition.
Il "souffre d’une maladie psychique qui n’est pas guérissable, il fait l’objet de bouffées délirantes qui parasitent sa conscience", a-t-elle lancé. "Quand la folie n’est pas suivie et accompagnée dignement, elle peut se transformer en furie", a-t-elle pointé.
L'un des experts ayant conclu à l'abolition a noté chez le mis en cause une "persécution permanente qui envahit son quotidien" et une "dangerosité de nature psychique difficile à quantifier".
Le suspect est "irresponsable" et "un procès n’aurait aucune valeur ni thérapeutique, ni pédagogique", a-t-il affirmé à l'audience.
Mais pour l'auteur de la contre-expertise, favorable à une altération, le suspect "avait une intention de tuer qui n’est pas liée à sa pathologie" mais à un "déferlement de haines accumulées".
Franck F., célibataire et sans profession, a été mis en examen pour "assassinat" et "tentative d'assassinat" pour son attaque en mai au CHU de Reims, lors de laquelle il a tué une infirmière, Carène Mezino, 37 ans, et blessé une secrétaire.
Avec AFP
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