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L’agresseur du Dr Abdel-Kader Djemaa a été reconnu coupable de « violence sur un professionnel de santé suivie d’incapacité excédant huit jours » et a été condamné à ce titre à 12 mois de prison avec sursis, a indiqué le hier le tribunal correctionnel d’Auxerre, relayé par France Bleu.
L’homme devra également suivre un stage de citoyenneté de six mois, et a interdiction d’entrer en contact avec le praticien pour une durée de trois ans.
« Poussé » mais pas « frappé »
Les faits remontent à décembre 2023 et ont été commis au centre SOS médecins de la ville, où le prévenu et sa femme « enceinte » patientaient en salle d'attente.
Lassée d’attendre la consultation « depuis 4 heures », sa femme se serait permise d’entrer dans le cabinet du Dr Abdel-Kader Djemaa pour se plaindre.
Le médecin aurait alors attrapé cette dernière « par le bras », lui enjoignant « de dégager », ce qui aurait fait basculer la situation.
En effet, il est reproché au prévenu d'avoir frappé le praticien, puis de lui avoir asséné plusieurs coups au sol, avant que d’autres patients n’interviennent pour éviter que la situation ne s’aggrave.
Le prévenu a toujours nié l’avoir « roué » de coups. « Il est tombé tout seul », s’était-il défendu lors de l’audience début octobre, reconnaissant seulement l’avoir « poussé » pour « défendre » sa compagne.
« Au vu de son certificat médical, c'était quand même une chute violente », avait souligné la présidente du tribunal.
« Ça reste une plaie »
S’il a aujourd'hui repris le travail, Abdel-Kader Djemaa, 62 ans, apparaît encore marqué par cette affaire. « Ça reste une plaie, j’espère que le temps va l’effacer. Je vais essayer de me réparer, mais c’est difficile », confie-t-il à France Bleu.
« Mais j’exerce différemment », reprend le médecin. « On a toujours l'impression qu'on va se faire agresser par derrière. (...) On est là pour aider, soulager les gens. Et j'ai une plaie, en moi qui me fait souffrir, pour avoir soulagé un tiers. Donc non, on ne travaille plus pareil. On a même envie de partir travailler ailleurs, loin, pour essayer d'oublier cet événement ».
Suite au verdict, « on a le sentiment que le message est passé », a toutefois déclaré Me Florian Grigis, l'avocat de la victime, au sortir du tribunal. « Un homme s'est fait agresser dans l'exercice de ses fonctions de médecin, c'est déjà une première réponse pour les blessures et traumatismes de mon client. Au-delà de sa personne, c'est la défense des médecins en général : leurs agressions sont de plus en plus répétées, généralisées sur le département ».
« Plutôt satisfait » de la peine prononcée, le prévenu, par l'intermédiaire de son avocate Me Marine Dujancourt, n’envisage pas de faire appel, selon France Bleu.
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