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« Alors que le 80e anniversaire de la Sécurité Sociale et l’approche des fêtes de fin d’année sont censées inspirer la solidarité, le gouvernement offre aux patients et aux soignants un calendrier de l’avent rempli de mauvaises surprises », ont écrit les syndicats Jeunes Médecins, la Fédération des Médecins de France (FMF) et le Collectif Médical du Sud-Est dans un communiqué commun samedi 22 novembre.
Les organisations dénoncent une série de mesures « austéritaires » contenues dans le PLFSS actuellement examiné au Parlement. Parmi lesquelles, l’augmentation des franchises médicales, le sous-financement chronique des établissements de santé et « l’aggravation des déserts médicaux ».
Le dispositif France Santé, récemment annoncé par le gouvernement, est quant à lui qualifié d’ « illusion » destinée à « maquiller la brutalité quotidienne en santé ». Les Sénateurs ont rejeté sa création dimanche, dénonçant une coquille vide et estimant que l'argent pourrait être mieux investi ailleurs.
Mobilisation durable
« Le PLFSS 2026 n’est pas une réforme mais une purge, une destruction méthodique de la médecine de proximité », a déclaré la Dr Anna Boctor, présidente de Jeunes Médecins, qui a également réalisé une vidéo explicative à destination des patients. « La diversion de France Santé est l’hypocrisie à son sommet. »
Le constat est tout aussi sévère côté paramédicaux. Alexandra Santini, cadre de Convergence Infirmière, rappelle la « dégradation persistante » des conditions d’exercice des infirmiers libéraux. « Surcharge administrative, décisions unilatérales de la CNAM, pression accrue lors des contrôles… Le PLFSS ne fera qu’accentuer ces difficultés et fragiliser encore davantage l’exercice infirmier libéral. », a-t-elle estimé.
Le mouvement du 3 décembre, initié dans les Alpes-Maritimes et désormais porté au niveau national, vise à mobiliser les professionnels de santé, « et surtout tous les patients et citoyens ». Les organisations appellent à « cesser les activités » et à descendre dans la rue pour réclamer « le retrait immédiat des mesures d’austérité » du PLFSS.
Cette date marquera selon elles le début d’une mobilisation durable, avec d’autres actions régionales et intersyndicales à venir.
« Il est temps que le gouvernement entende la voix du peuple : la santé est le premier vœu des Français pour la nouvelle année. Nous refusons qu’elle soit massacrée par le gouvernement », concluent les signataires.
Certaines dispositions du PLFSS votées à l’Assemblée Nationale ont été retoqués par le Sénat, mais pourraient être réintroduites au cours de la navette parlementaire. C’est par exemple le cas de la limitation des arrêts maladie ou de la baisse unilatérale des tarifs dans certains secteurs du soin.
Le fameux article instaurant une taxe sur les dépassements d’honoraires sera, quant à lui, abandonné, avait assuré la ministre de la Santé, en guise de main tendue aux praticiens.