Grand débat national : l'Ordre invite les médecins à la table

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Le Conseil national de l'Ordre des médecins invite les praticiens à participer au grand débat national via son site internet. Ils peuvent donner leur avis sur le plan de réforme du système de santé, mais pas seulement.

Grand débat national : l'Ordre invite les médecins à la table

Les médecins se joignent à la fête du grand débat national. Alors que des débats sont organisés un peu partout sur le territoire, dans les communes, par les associations, par les partis, par les citoyens, et même jusque dans les prisons, il aurait été étonnant que les médecins ne soient pas invités.

C'est désormais chose faite : le Conseil national de l'Ordre des médecins a annoncé ce mercredi le lancement d'une plateforme de participation sur son site internet. Sollicités individuellement par une lettre de son président, le Dr Patrick Bouet, les médecins de France sont invités à déposer leurs idées en répondant à six questions ouvertes, dont les réponses contribueront au grand débat national.

Et vous, vous auriez fait comment ?

L'Ordre a orienté les débats autour des grands axes du plan Ma santé 2022, soit la formation, l'organisation territoriale des soins, le numérique et la télémédecine, ainsi que la démocratie sanitaire. Sur chacun d'entre eux, deux questions sont posées : "Si vous deviez transformer le système avec une mesure prioritaire, quelle serait-elle ? Et si vous deviez porter d'autres mesures, quelles seraient-elles ?" Une question supplémentaire invite les médecins à faire savoir quel est l'axe de réforme prioritaire à porter au sein du plan.

Il ne s'arrête pas là. Les médecins étant des citoyens comme les autres, ils ont leur voix au chapitre sur d'autres thématiques, et le Cnom la leur demande également : "Dans le cadre du "grand débat national", quels messages voudriez-vous porter en tant que médecin ?"

L'AP-HP fait cavalier seul

En dehors du Cnom, il est aussi possible de donner son avis en tant que professionnel de santé. L'AP-HP a par exemple organisé six débats, à l'initiative de membres de la CME. "L'hôpital public est un service public central et il ne peut être absent du grand débat national", a justifié Sophie Crozier, neurologue et membre du Comité consultatif national d'éthique, qui a organisé la réunion à la Pitié-Salpêtrière le 19 février dernier.

Peu de suspens dans le choix des sujets à aborder, qui sont les marronniers de l'hôpital public : manque d'effectifs, d'attractivité des carrières hospitalières, salaires, souffrance au travail, manque de reconnaissance, tâches administratives... Plus de 220 participants, dont 81 médecins, ont pris part aux débats par petits groupes de réflexion composés de praticiens, de paramédicaux, d'administratifs et même de citoyens.

Coup d'épée dans l'eau ?

Parmi les 40 propositions formulées, trois ont été mises en avant : les participants ont plébiscité un partage de la gouvernance hospitalière entre administratifs et soignants, qui laisserait de la place à la "créativité des services". Ils souhaitent également une transition vers des évaluations reposant sur des critères qualitatifs et non quantitatifs, notamment dans la gestion des ressources humaines.

Troisième point abordé : les pratiques avancées. Le débat a abouti sur une demande de reconnaissance des professionnels impliqués et de leur travail, par l'obtention d'un titre spécifique et une revalorisation de leur grille salariale.

Sans optimisme béat, Sophie Crozier s'est réjouie d'avoir pu réunir les différents acteurs autour de la table, et d'avoir des idées à présenter à sa direction. Des idées qui seront sans doute à nouveau abordées lors des autres réunions organisées, ce qui pourrait leur donner un peu plus de consistance. Prochain rendez-vous parisien : le 28 février, à l'hôpital Necker !

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