Dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale 2013, le député Christian Paul (aiguillé par Marisol Touraine) propose un amendement à l’article 24 pour que la participation des laboratoires aux congrès médicaux soit taxée.
En clair, les stands des laboratoires étant déjà soumis à la fiscalité, à présent, ce seraient la prise en charge des frais de déplacements et d’hébergements des congressistes invités par les exposants qui deviendraient taxés.
Ah tiens... Et pourquoi ça au juste ? La logique voudrait que assainir les rapports entre médecins et labos : plus de financement des laboratoires = plus de conflit d’intérêt.
Sauf qu’en pratique, sans financements des labos, il va rester bien peu de prétendants aux congrès médicaux. En réalité d'ailleurs, les comités scientifiques sont indépendants des laboratoires, bien heureusement et les communications scientifiques présentées ne sont pas que rarement associées aux laboratoires présents, en dehors des symposiums des labos eux-mêmes, clairement identifiés en tant que tels.
Le plus surprenant, c'est sans doute que cette taxe est destinée à financer le « Développement Professionnel Continu » (DPC). Curieux, pour une taxe qui risque de limiter les déplacements vers les congrès scientifiques, non ?
Moralité, comme l'a résumé Bernard Accoyer, comme « il y a une vache à lait, l’industrie pharmaceutique, et comme la démocratie sanitaire doit être financée, ce ne peut être que par l’industrie pharmaceutique ».
Bien... bon, maintenant, on sait pourquoi on n'ira plus guère en congrès.
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