Fin de vie : la mort d'un défenseur de l'aide à mourir ravive le débat sur une nouvelle loi

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La mort de Loïc Résibois, atteint de la maladie de Charcot, devenu une figure du combat pour l'aide à mourir, a suscité, depuis son annonce hier, nombre de réactions, principalement des défenseurs d'une loi ouvrant la possibilité d'un suicide assisté, voire d'une euthanasie. Un débat que nous avons ouvert dans notre numéro 66, sorti aujourd’hui, « Docteur, je veux mourir – Les médecins face à la fin de vie ».

Fin de vie : la mort d'un défenseur de l'aide à mourir ravive le débat sur une nouvelle loi

© Midjourney x What's up Doc

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L'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui a annoncé mardi après-midi sur X le décès de Loïc Résibois, a notamment promis de "continuer ce combat pour (lui)".

"Il est enfin temps d'écouter les malades qui n'en peuvent plus d'attendre une loi de liberté sur la fin de vie", a aussi lancé sur ce réseau social Jean-Luc Romero-Michel, une figure de l'ADMD, à l'adresse de la nouvelle ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq.

Loïc Résibois a fait ses adieux lundi soir, via Instagram, et annoncé qu'il allait prendre le lendemain "une sédation profonde et continue", seule option permise par la loi jusqu'alors dans des conditions très encadrées.

"Vous vous doutez que j'aurais préféré une fin plus rapide mais j'ai choisi, notamment par militantisme, de mourir en France, dans l'endroit qui m'est le plus cher, l’île de Ré. J'espère qu'un jour, les malades condamnés Français pourront choisir, quand, comment et où mourir…", a notamment écrit ce Picard de 47 ans, diagnostiqué de la maladie de Charcot il y a deux ans.

Cet ancien policier avait déclaré récemment sur France 2 être "las de cette existence". "Je ne veux pas pousser ma vie au-delà du point de rupture qui ferait passer mon existence de la vie à la survie, et ce moment est en train d'arriver", avait-il confié.

La présidente de l’Assemblée nationale demande l’examen de la loi sur l’aide active à mourir avant la fin de l’année

Loïc Résibois avait déclaré en août qu'il s'estimait "sacrifié" par la dissolution de l'Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron, qui a arrêté net l'examen de la loi et "plongé des dizaines de milliers de malades dans le désespoir d'avoir une fin de vie sereine".

Le député Olivier Falorni (MoDem), rapporteur général du projet, a annoncé mi-juillet le dépôt d'une proposition de loi reprenant "intégralement" le texte tel qu'il était avant la dissolution. Jusqu'à présent, 166 députés de neuf groupes l'ont signée, a-t-il indiqué lundi.

La relance de la loi apparaît plus difficile avec le gouvernement Barnier, plus marqué à droite, mais ses soutiens gardent espoir. La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a souhaité son réexamen "avant la fin de l'année".

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Après l'annonce du décès de Loïc Résibois, certains politiques, comme François Ruffin -qui a raconté l'avoir "connu il y a 25 ans comme RG (policier des renseignements généraux, NDLR)-, ont exprimé leur souhait " d’être à la hauteur de son combat".

Avec AFP

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