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Dans un tweet vidéo, le Dr Jimmy Mohamed a relayé les difficultés d’une femme de 84 ans, sortant d’un cancer du sein, qui recherche désespérément un médecin généraliste… dans le 11e arrondissement de Paris !
Elle est seule chez elle, a récemment survécu à un cancer du sein, et se retrouve sans médecin généraliste pour le suivi. Une femme âgée de 84 ans témoigne sur Twitter de son agacement face à la situation délicate dans laquelle elle se trouve.
La vidéo a été publiée le 19 janvier par le Dr Jimmy Mohamed, médecin généraliste à Paris, membre de SOS médecins, et intervenant aux Grandes Gueules sur la radio RMC. Une intervention qui met en lumière la généralisation de la désertification médicale… même à Paris.
« Faire revenir les docteurs sur Paris »
La patiente habite en effet dans le 11e arrondissement parisien. Son médecin traitant « pendant 50 ans » est parti à la retraite, et à sa place, un psychiatre s’est installé. « J’ai été bien soignée à l’hôpital, d’accord, mais maintenant je suis rentrée chez moi, je suis toute seule, et je n’ai pas de docteur pour prendre la suite », explique-t-elle.
« On se retrouve sans toubib, et sans soins Il nous manque des docteurs comme dans le temps, qui reçoivent sur rendez-vous et qui peuvent, en cas d’urgence, se déranger. Il faut absolument faire revenir les cabinets de docteurs sur Paris ! », ajoute-t-elle.
Pas de zones sur-denses, vous dit-on !
Un témoignage qui a circulé, réunissant ce mardi matin plus de 9 000 vues sur Twitter, et de nombreux commentaires. Un témoignage qui conforte également l’idée de la CSMF, et d’autres syndicats libéraux comme la FMF selon laquelle les zones sur-denses en médecins n’existent pas. La désertification médicale se généralise. (Donc nul intérêt à la coercition à l’installation, de toute évidence !)
« Le désert médical s’installe dans Paris », commente ainsi le Dr Mohamed, qui exhorte Agnès Buzyn à « rétablir la médecine de ville et les visites à domicile », ajoutant que « les maisons de santé ne suffiront pas ».
Parmi les commentaires, en dehors des réactions complotistes, certains pointent du doigt le vieillissement de la population, le numerus clausus et le manque de médecins disponibles, bien sûr, mais aussi le prix des loyers dans la capitale, et le poids financier qu’ils représentent pour un médecin généraliste en secteur 1, dont la consultation est fixée à 25 euros.
Trois jours pour un loyer
Calcul rapide et à la louche fait par nos soins : pour payer un loyer entre 1 500 et 1 700 euros par mois (tarifs moyens pour un 3 pièces de 40 à 60 m2 dans le 11e arrondissement de Paris), et en comptant que, charges déduites, une consultation rapporte 25 euros au médecin, il faudrait donc entre 60 et 70 consultations.
Selon une enquête de Doctolib parue en mai 2017, effectuée auprès de ses abonnés, un généraliste réalise 22 consultations de 17 minutes par jour, en moyenne. Le loyer parisien représenterait ainsi 3 longues journées de travail. Et encore, ce petit calcul a été effectué dans le 11e arrondissement, loin d’être le plus onéreux de Paris. Il faut, en plus, y ajouter une centaine d’euros pour un parking, et les frais de stationnement (gratuits depuis le 1er janvier pour les praticiens réalisant plus de 100 visites par an).
Sans doute un frein important pour un médecin souhaitant s’installer en secteur 1, qui aura déjà un investissement important à réaliser pour ouvrir son cabinet, en plus des frais de fonctionnement habituels (solution de secrétariat, assurances, formation, cotisations professionnelles...) ! Des idées pour compenser le surcoût parisien du côté du ministère de la Santé ?
En attendant, la petite dame de Twitter est toujours à la recherche d’un médecin traitant dans le 11e. What’s up Doc lance un appel : aidez-là, elle a vraiment l’air sympa, en plus ! Le Dr Mohamed fera le relai, assurément...
Source:
Jonathan Herchkovitch