Et maintenant les maires veulent s’attaquer à la liberté d’installation

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L’Association des maires de France (AMF) a assuré mercredi que les élus locaux étaient de plus en plus tentés par des mesures de contrainte pour attirer des médecins et lutter contre les déserts médicaux afin de répondre à "la détresse de leurs administrés".

Et maintenant les maires veulent s’attaquer à la liberté d’installation

"A force de constater la détresse de leurs administrés, les maires de tous les bords sont de plus en plus prêts à des solutions assez volontaristes", a affirmé Frédéric Chéreau, maire de Douai (Nord), co-président de la commission santé de l'AMF, lors d'une conférence de presse.

"C'est un sujet dont nous discutons beaucoup et j'ai vu les lignes bouger à l'AMF", a-t-il souligné, en allusion à "la liberté d'installation" qui permet aux médecins de choisir le lieu où il souhaite exercer professionnellement et que nombre d'élus souhaitent supprimer ou du moins réduire pour lutter contre les déserts médicaux.

"Il y a quelques années, il y avait plutôt un consensus au sein de l'AMF pour dire non, pas trop de contraintes", a-t-il rappelé. "Mais aujourd'hui, la contrainte fait partie des sujets dont parlent les maires de plus en plus", a-t-il ajouté précisant que "15% des Français n'ont plus médecin-traitant".

"Ce n'est sans doute pas la solution parfaite. Mais nous voyons bien que nous devons être volontaristes si l'on veut des solutions à une situation qui se dégrade", a ajouté le responsable de l'AMF, convaincu que les maires peuvent "s'emparer aujourd'hui du sujet de la santé avec un fort sentiment de légitimité".

"Nous devons être des auxiliaires nécessaires, centraux de l'Etat sur ce sujet", a-t-il plaidé, "appelant de ses voeux une collaboration entre un Etat organisateur, aménageur du territoire, et des maires qui sont l'outil indispensable à l'échelon local de la santé".

Ils sont nombreux à tenter d'attirer des médecins en mettant à leur disposition des cabinets et des logements

Les maires n'ont pas de compétence pour mettre fin à la liberté d'installation, mais ils sont nombreux à tenter d'attirer des médecins en mettant à leur disposition des cabinets et des logements, des mesures qui ne parviennent pas forcément à dénicher des candidats pour remplacer des médecins partis à la retraite.

Au cours du précédent quinquennat, Emmanuel Macron a choisi de mettre fin au numerus clausus pour lutter contre les désert médicaux, mais la mesure ne sera vraiment effective que lorsque les nouveaux étudiants auront obtenu leur diplôme.

Le nombre de personnes vivant dans un territoire sous-doté en médecins généralistes est passé de 2,5 millions en 2015 à 3,8 millions en 2018, en raison notamment de nombreux départs en retraite, selon une étude de la Drees (service statistique des ministères sociaux)

Avec AFP

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