Enceinte à la clinique ? Le regard d’une directrice des affaires médicales

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What's up doc a souhaité interroger Sylvie Charlet, directrice des affaires médicales du groupe de cliniques Vitalia, pour connaître son point de vue sur les conditions de grossesse et de maternité des jeunes femmes libérales dans son groupe.

Enceinte à la clinique ? Le regard d’une directrice des affaires médicales

WUD Sylvie, que diriez-vous à des jeunes femmes médecins ayant un projet de grossesse, et inquiètes à l’idée de s’installer ?

SC Tout simplement que le libéral est la meilleure façon d’allier vie professionnelle et vie personnelle.

C’est la liberté de s’organiser !

J’ajouterais que 4 mois dans une carrière, c’est une goutte d’eau.

Il faut dédramatiser l’arrêt que représente une grossesse.

 

WUD De votre point de vue, dans le cadre d'un recrutement, une jeune femme médecin dont la probabilité de grossesse est forte, part-t-elle avec un handicap par rapport à d'autres ?

SC Non. C’est une idée reçue.

Concrètement, l’éventualité d’une grossesse n’est jamais péjorative pour un directeur.

Recruter une jeune femme médecin, pour nous, ce n’est que du positif. Le fait qu’elle puisse avoir des enfants fait partie du jeu et les contraintes pour un groupe sont négligeables aux yeux de ce qu’elle apporte. Notre principal objectif est le recrutement de jeunes médecins, les femmes étant présentes à 50 %, ça ne pose donc pas de problème.

La maternité reste une excellente nouvelle, un événement de vie qui fait partie du deal.

 

WUD Mais quand même Sylvie, les conflits entre professionnels de santé liés à la grossesse d’une consœur existent bien et ne doivent pas être si négligeables… ?

SC Personnellement, je n’ai jamais eu de retour de ce type.

Et pourtant, j’en ai entendu et j’ai été témoin de nombreux conflits entre médecins…

Je crois que ce genre de mésaventure relève plus de l’expression d’une forme d’angoisse anticipatoire que d’une réalité sur le terrain.

En tout cas, si ça existe, c’est isolé.

 

 WUD Pourtant, factuellement, avoir plusieurs jeunes femmes médecins en âge d’avoir un enfant dans une même équipe médicale, ça peut réellement représenter des difficultés organisationnelles pour toute l'équipe, non ?

SC Oui, en théorie, mais dans les faits, nous n’avons jamais eu de telle configuration avec plusieurs jeunes femmes enceintes en même temps, dans des équipes où elles seraient majoritaires, risquant de déstabiliser la continuité des soins. Je pense que cela reste de l’ordre de l’exceptionnel.

 

WUD Sylvie, qu’est-ce qu’un groupe de clinique comme le vôtre peut proposer de particulier à des jeunes femmes médecins ?

SC Avec la féminisation de la profession, nous nous interrogeons sur la manière de rassurer les jeunes femmes médecins sur le libéral.

Concernant les contrats, il ne faut pas se tromper, ce qui lie un médecin à son établissement n’est pas le contrat qui statue sur les arrêts maladie et les congés maternité. Ça, c’est le contrat entre associé(e)s qui le détermine, donc entre médecins. Nous, nous n’y prenons pas part mais, en revanche, nous sensibilisons bien les jeunes sur l’importance d’avoir leur propre conseiller juridique avant de signer un contrat d’associé(e)s pour défendre leurs propres intérêts.

C’est donc particulièrement important quand on est une femme et que l’on projette une grossesse. Secondairement, pour la maternité, là, nous pouvons agir directement pour faciliter la vie des jeunes mamans.

En fonction de leur taille, nous avons par exemple plusieurs établissements qui proposent des services de crèche sur site.

Et ça, ça n’est pas un détail !

 

WUD Un dernier mot, Sylvie, pour balayer les a priori du libéral quand on est une femme médecin avec un désir d’enfant ?

SC Bien sûr, sans hésitation : Mesdames, nous vous attendons !

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