En Vendée, une liste d'attente unique pour les patients sans médecin traitant

Sur les 46 communes couvertes par la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) du Centre Vendée, environ 15 % de la population – soit près de 30 000 personnes – n’ont pas de médecin traitant. Ce territoire, qui s’étend de Chantonnay à Saint-Étienne-du-Bois, connaît une situation de tension extrême sur l’accès aux soins de premier recours. Une situation que le Dr Romain Bossis, médecin généraliste à La Roche-sur-Yon et président de la CPTS Centre Vendée, qualifie dans actu.fr de « dramatique qui nous pousse à innover ».

Jusqu’à présent, les demandes d’inscription auprès d’un médecin traitant se faisaient de manière dispersée : dans les cabinets, les mairies, les pharmacies… Un système qualifié de « plutôt anarchique » par les professionnels, avec « une multitude de listes, de fichiers Excel ou de post-it », selon les mots du Dr Romain Bossis (actu.fr). Après plus d’un an de travail en collaboration avec l’Agence régionale de santé (ARS), la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et l’ensemble des médecins libéraux du secteur, une liste d’attente unique et centralisée voit le jour en ce mois de mai 2025.

Les patients n'auront plus à courir les cabinets médicaux

Les patients sans médecin peuvent désormais s’inscrire :

• via un QR code diffusé localement,
• ou sur le site www.cpts-centrevendee.fr, en renseignant leur lieu d’habitation, leur âge, et leurs éventuelles pathologies.

Ce nouvel outil a pour objectif de faciliter la tâche de chacun : « les patients n’auront plus à courir les cabinets médicaux », explique la Dr Adélaïde Nalet, médecin généraliste à Saint-Étienne-du-Bois et membre du bureau de la CPTS, dans actu.fr. Les secrétariats, souvent saturés d’appels, verront leur charge allégée. Et pour les médecins, cette centralisation permettra de hiérarchiser les demandes en fonction des besoins médicaux réels. « Gagner du temps, c’est dégager plus de temps pour le soin », insiste-t-elle.

L’outil permet également d’avoir une photographie plus fidèle des besoins de santé. En effet, certains patients apparaissent comme ayant un médecin traitant… sur le papier. Dans les faits, ce médecin est parfois situé à plusieurs centaines de kilomètres, comme c’est souvent le cas des nouveaux arrivants. « Administrativement, ils ont un médecin, mais dans les faits, aucun suivi médical », souligne Romain Bossis. Cette réalité, invisible dans les bases de données classiques, pourra désormais être mieux identifiée et prise en compte.

Cette liste ne résoudra pas tous les problèmes d'accès aux soins

Les médecins de la CPTS Centre Vendée restent lucides : cette liste unique ne résoudra pas à elle seule le problème d’accès aux soins. Mais elle s’inscrit dans une série de mesures plus larges : encouragement de la solidarité entre praticiens, actions de prévention, meilleure valorisation des pharmaciens (tests d’angine ou d’infection urinaire), et implication renforcée des sages-femmes et infirmiers dans les parcours de soins.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/les-deserts-medicaux-ce-nest-pas-quen-france-toute-leurope-est-touchee

L’objectif, comme le résume Adélaïde Nalet, reste de « permettre aux médecins généralistes, peu nombreux, de se concentrer sur les cas les plus complexes et les suivis indispensables ». Et pour les 30 000 habitants sans médecin traitant, le message est clair : « Pas de suivi ne veut pas dire pas de solution », rassure Romain Bossis.

Source:

Actu.fr