En Tanzanie, une épidémie de déni

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Presse auscultée. En Tanzanie, la vaccination peine à convaincre la population. La faute notamment au discours covidosceptique de son ancien président. Le Monde a enquêté.

En Tanzanie, une épidémie de déni

La Tanzanie est l’un des derniers pays au monde a avoir débuté sa campagne vaccinale. Depuis son ouverture il y a un mois, seul 0,4 % de la population a pourtant reçu la précieuse solution. Une situation qui interpelle alors que le pays traverse actuellement une troisième vague. « Il y a presque toujours eu un déni de la pandémie en Tanzanie », décrypte pour Le Monde la chercheuse tanzanienne Aikande Kwayu. La faute notamment aux positions covidosceptiques de l’ancien président, John Magufuli, qui clamait en juin dernier que « Dieu » avait « éliminé » le Coronavirus de Tanzanie. Une assertion que la mobilisation des chercheurs n’a pas permis de contredire. « Les médecins préféraient [leur] parler d’épidémie de pneumonie” parce que beaucoup craignaient d’être les cibles de la politique covidosceptique », explique à nos confrères Syriacus Buguzi, médecin de formation et journaliste basé en Tanzanie. Le 17 mars dernier pourtant, l’homme dont le parti est au pouvoir de 1977 est décédé. Un retournement de situation qui a poussé sa vice-présidente, et désormais cheffe d’État, à changer son fusil d’épaule. Si Samia Suhulu Hassan a choisi de recevoir son injection devant les caméras et que la Tanzanie a rejoint le dispositif Covax, la vaccination peine toujours à convaincre. Un emballement vaccinal empêché par la circulation de fausses informations relayées notamment par des « prédicateurs » et des membres de la sphère politique. Pour en savoir plus, c’est par ici.

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