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Le concours que doivent passer les médecins exerçant déjà en France sous statut précaire est reconduit, « alors même que toutes les organisations du corps médical (l')ont jugé totalement inadapté », a dénoncé le syndicat qui défend les médecins à diplôme étranger hors UE (Padhue).
De plus, « le nombre de postes ouverts » pour ces médecins « est toujours laissé à la discrétion » de l'administration, « sans obligation de recensement exhaustif » des quelque 20 000 postes de médecins vacants à l'hôpital public, regrette le syndicat.
Le collectif de médecins à diplôme étranger Ipadecc, à l'origine de plusieurs manifestations et d'une grève de la faim ces derniers mois, a également estimé que la nouvelle procédure n’apportait « aucun changement de fond ».
La procédure de régularisation des médecins à diplôme étranger repose toujours « sur un concours élitiste et arbitraire, déconnecté des réalités du terrain », a dénoncé le président du collectif, Abdlehalim Bensaidi, dans une déclaration transmise à l’AFP.
Le gouvernement a publié la semaine dernière deux décrets modifiant la procédure de régularisation des milliers de médecins à diplôme étranger hors UE qui travaillent dans les hôpitaux français avec des statuts précaires et sous-payés.
70% de Padhue resteront sur le carreau
La nouvelle procédure allège le concours qu’ils doivent passer en créant une « voie interne » comportant une « épreuve unique de vérification des connaissances », plutôt que les deux épreuves théorique et pratique prévues jusqu’à alors.
Mais avec ce système, « on va sélectionner les 30 % » de médecins étrangers exerçant en France « qui ont les meilleures notes », et « on laisse les 70 % restant sans solution », a dénoncé Éric Tron de Bouchony, de l’UFMICT-CGT.
Aujourd’hui, entre 5 000 à 7 000 médecins à diplôme étranger hors UE exerceraient en France sous statut précaire, selon la CGT.
Certains d’entre eux sont là depuis des années et ont exercé, dans les petits hôpitaux en particulier, des responsabilités bien supérieures à celles qu’ils avaient en réalité le droit d’avoir.
Selon Éric Tron de Bouchony, ils exercent ainsi « en majorité » avec le statut de « Faisant fonction d’interne (FFI) » ou « stagiaire associé », un statut qui en théorie ne leur permet de prendre des décisions que sous l’autorité d’un praticien titulaire.
Avec AFP