Ehpad : Les médecins soutiennent la grève des personnels

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Et ils ont un message à faire passer

Ehpad : Les médecins soutiennent la grève des personnels

Ce jeudi 15 mars, le mouvement social des Ehpad du 30 janvier se poursuit, avec une grève et des manifestations organisées dans toute la France. Les gériatres et gérontologues ont apporté leur soutien dans un communiqué.

Le mouvement du 30 janvier dans les Ehpad semble avoir lancé la machine. Avec plus de 30 % de grévistes, les revendications ont été entendues par la ministre de la Santé. Mais l’annonce du déblocage de 50 millions d’euros pour les établissements en difficulté, et son intervention lors des assises des Ehpad le 13 mars dernier n’ont pas suffi à calmer les esprits.

Ce jeudi 15 mars, les personnels d’Ehpad sont de nouveau dans la rue, à l’appel de l’ensemble des syndicats et de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). Ils sont rejoints par ceux des Établissements d’hébergement pour personnes âgées (Ehpa) et des unités de soins de longue durée (USLD). Et les gériatres et les gérontologues, plutôt discrets jusqu’à présent sur la scène médiatique, soutiennent officiellement le mouvement : ils « associent leurs voix pour porter haut et fort ce message ».

Une histoire de ratio

Dans un communiqué, les médecins « s’inquiètent du manque actuel et encore plus à venir de compétences gériatriques et gérontologiques pour s’occuper des problématiques des personnes âgées – qu’elles vivent en Ehpad ou à domicile ». Ils dénoncent le peu d’efforts déployés pour y remédier. « Ce constat, à l’aube d’une vague démographique des plus de 75 ans, interroge, déroute voire même inquiète les acteurs de ces secteurs », ajoutent-ils.

Si les gériatres mettent l’accent sur la formation, les revendications syndicales portent surtout sur le nombre. Notamment sur le ratio personnel/résidents, avec l'objectif d’un agent pour un résident, soignants et administratifs réunis. Une demande balayée par Agnès Buzyn, qui estime que ce chiffre « n’a aucun fondement théorique ou scientifique », a-t-elle déclaré lors des assises des Ehpad.

La ministre joue la franchise

Difficile d’être optimiste en imaginant l’investissement que cela représenterait. « Ce taux que personne n’a jamais défini ni financé, la France n’a pas les moyens budgétaires de le garantir. Je préfère le dire en toute franchise », a ajouté la ministre.

Les députées En marche Monique Iborra (Haute-Garonne) et France insoumise Caroline Fiat (Meurthe-et-Moselle), missionnées sur la situation des Ehpad, ont rendu leurs conclusions ce mercredi. Elles recommandent de porter le taux d’encadrement à 60 équivalents temps plein (infirmiers et aides-soignants) pour 100 résidents, contre 30,5 actuellement. À peine plus modeste, et sans doute toujours aussi éloigné de ce qu’il sera possible de faire. Les syndicats, qui espèrent être reçus par la ministre, auront sans doute bien du mal à négocier la hausse des effectifs.

Source:

Jonathan Herchkovitch

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