Dons d’organes et de tissus : « Il faut en parler et éveiller l’intérêt des patients et répondre à leurs questions »

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Le 22 juin se déroule la journée nationale de réflexion sur le don d’organe et la greffe et de reconnaissance aux donneurs. L’occasion de faire le point sur les questions que peuvent se poser les patients.

Dons d’organes et de tissus : « Il faut en parler et éveiller l’intérêt des patients et répondre à leurs questions »

« Un don sauve en moyenne trois vies », le 15 juin dernier, l’agence de la biomédecine organisait une conférence de presse sur le don d’organe et de tissus, en amont de la journée nationale le 22 juin. En 2020, les greffes ont accusé une baisse de 25%, probablement en lien à la crise sanitaire inédite.

« Il faut parler du don d’organe et de la greffe, éveiller l’intérêt des patients et répondre à leurs questions », a entamé Emmanuelle Cortot-Boucher - Directrice générale de l’Agence de la biomédecine. « La Journée nationale est l’occasion de le faire connaitre, rappeler que le don est un lien qui nous unit tous ». Autre rappel important : « Tout le monde est présumé donneur, si on ne veut pas il faut le faire savoir, s’inscrire sur le registre national des refus ou donner des directives claires à un proche ».

En tant que médecin, quel rôle concernant le don d’organes et de tissus ? Il revient en toute logique aux équipes médicales de parler aux familles du dons au moment du décès d’un patient. Mais la communication à ce sujet ne se limite pas à ce seul scénario. « La consultation médicale est une très bonne occasion pour aborder le sujet, il est souhaitable que le médecin prenne l’initiative pour en parler avec son patient et ses proches. Concernant le don du vivant, les professionnels de santé ont un rôle déterminant pour le faire connaître. Il faut les informer complètement sur la manière dont peut se dérouler ce don qui doit prendre plus de place dans le débat public », explique Emmanuelle Cortot-Boucher.  

Le don d’organe et de tissus est encore source de clichés. « Il y a encore une inquiétude quant au respect du corps du défunt, il y a tout à fait la possibilité d’effectuer les obsèques après que le corps soit rendu à la famille. C’est un acte chirurgical avec le même soin que ceux d’une personne en vie, on peut poser une prothèse artificielle si besoin ».

Qui peut donner ses organes ? « Il n’y a pas de contre-indication au don liée à l’âge pour les prélèvements comme pour les greffes d’organes et de tissus. Les donneurs prélevés âgés de plus de 65 ans représentaient 40% des donneurs en 2020. La moyenne d’âge des donneurs augmente (42 ans en 2000, 57 ans en 2020) notamment parce que des personnes plus âgées peuvent avoir accès à la greffe : l’âge moyen des patients ayant accès à la greffe est passé de 44 ans en 2000 à 51 ans en 2020. Certes, des personnes de plus de 60 ans peuvent rarement donner leur cœur, mais les reins ou le foie peuvent être prélevés chez des personnes beaucoup plus âgées. C’est surtout l’état des organes qui compte, et il dépend d’abord des conditions dans lesquelles la personne est décédée, ainsi que de son hygiène de vie », peut-on lire dans le communiqué de l’ABM.

 

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