Des patients se mobilisent au côté des médecins pour sauver la chirurgie complexe d’un hôpital privé à Mougins

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À l’hôpital privé Arnault Tzanck de Mougins, l’inquiétude est vive. En vertu de la réforme nationale des autorisations d’activité de soins, l’établissement devra cesser, d’ici le 31 août, ses interventions de chirurgie cancérologique complexes dans les domaines digestif, urologique et gynécologique. Des opérations lourdes, vitales pour certains patients, assurées sur place depuis plus de vingt ans par des médecins et chirurgiens experts.

Des patients se mobilisent au côté des médecins pour sauver la chirurgie complexe d’un hôpital privé à Mougins

© Midjourney x What's up Doc

La réforme distingue désormais deux niveaux d’intervention : la mention A, qui regroupe les actes standards, et la mention B, qui correspond aux chirurgies les plus techniques. Si Tzanck conserve son agrément pour les actes de mention A, il perd l’autorisation pour les chirurgies de mention B, soit plus d’une centaine d’opérations par an. L’établissement a fait appel de cette décision, mais le compte à rebours est lancé.

Face à cette perspective, les patients se mobilisent. Une pétition en ligne a déjà recueilli plus de 1 000 signatures. Elle dénonce une réforme qui, selon ses auteurs, « prive les malades de ces prises en charge » et revient à « réduire leurs chances de guérison ».

Les témoignages des patients affluent sous la pétition

Dans les commentaires, les témoignages affluent. Catherine insiste : « Opérée à Tzanck pour un cancer du sein puis des ovaires, je peux témoigner du très grand professionnalisme des équipes. Il faut impérativement maintenir ces activités à proximité. » Philippe s’emporte : « Obliger les patients et les proches à aller sur Nice ou Marseille alors que tout sur place est fait pour que tout se passe bien est une ineptie sans nom ; faut-il y voir une volonté hégémonique des futures structures d’accueil ? Ces dernières seront-elles en mesure d’assurer ces lourdes chirurgies ? Ont-elles recruté dans ce sens : secrétaires, infirmières, médecins ? Quels seront leurs délais de prise en charge ? C’est une décision technocratique idiote. »

Une autre signataire confie : « Contraindre des patients atteints de cancers lourds à aller jusqu’à Nice, sans penser à leur détresse, c’est inhumain. » Pour Doris, c’est « scandaleux ! Si Tzanck n'avait pas existé près de chez moi, à Mougins, je ne pourrais pas signer cette pétition aujourd'hui. L'urgence est plus importante que la technocratie ! »

Martine ajoute : « J’ai été opérée d’un cancer du cardia en juillet 2025 par les chirurgiens Cohen et Mouroux… Une réussite magistrale due à la compétence de ces professionnels de santé dont nous avons tellement besoin… Permettez-leur de continuer à exercer cet art qu’est la chirurgie, et ce, dans un contexte de proximité, très important pour les familles ! »

« Je suis une miraculée du cancer grâce à eux»

Augusta raconte : « J’ai été très rapidement prise en charge pour un cancer de l’ovaire (après une découverte fortuite). Opérée très vite dans ce service où secrétaires et gynécologue d’une compétence et d’un savoir-vivre inimaginables. Suivi médical de haute qualité. Priver les futurs patients et patientes d’une prise en charge rapide et efficace, c’est revenir à une médecine “ancestrale”. Pour prendre une telle décision, ces personnes-là ne doivent certainement pas être touchées de près par ces maladies !!! »

Chantal dénonce : « Excellent hôpital où j’ai été opérée d’un cancer l’année dernière sans aucun problème et je suis toujours en vie grâce à eux. Et pour quelles raisons veulent-ils fermer ces soins ?? Peut-être pour favoriser l’euthanasie qu’ils ont autorisée… je les haï. Courage, nous les malades, nous sommes avec vous comme vous l’êtes pour nous lorsque l’on est chez vous dans votre hôpital privé. »

Une autre patiente témoigne : « Je suis suivie contre un cancer depuis avril 2024 et j’ai été moi-même opérée en novembre 2024 dans cet hôpital où tout s’est très bien passé avec un personnel aux petits soins pour les patients… je suis à présent à l’hôpital de jour de Mougins pour la suite de mes traitements. Je suis une miraculée d’un cancer stade 3 sur 4 grâce à eux. »

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/ambre-et-clemence-deux-infirmieres-fauchees-sur-la-route-de-lhopital-lemotion-de-la

Enfin, Hélène résume le sentiment général : « La médecine doit prendre en compte tous les facteurs humains : la proximité des soins est essentielle surtout dans les pathologies lourdes. Ces décisions sont difficiles à comprendre ! Où se situe le patient dans tout ça ! Une honte ! »

Pour les patients, l’enjeu est clair : continuer à être opérés et suivis dans un établissement de proximité qu’ils connaissent, par des équipes auxquelles ils font confiance. « Nous ne voulons pas subir en silence une décision administrative qui nous éloigne des soins dont nous avons besoin », résume la pétition, qui appelle l’ARS à revoir sa décision.

Contactée par Nice Matin, l’Agence Régionale de Santé n’a pas répondu dans l’immédiat mais devrait s’exprimer prochainement sur ce dossier.

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