Décès de la patiente « oubliée » aux Urgences de Lariboisière, l’AP-HP n’est pas responsable

Article Article

Le parquet de Paris demande l'abandon des poursuites au bénéfice de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), mise en examen pour « homicide involontaire » après le décès en 2018 d'une patiente aux urgences, a-t-il indiqué jeudi, confirmant une source proche du dossier.

Décès de la patiente « oubliée » aux Urgences de Lariboisière, l’AP-HP n’est pas responsable

© Midjourney x What's up Doc

« Par réquisitoire du 3 juillet 2024, le parquet a requis le non-lieu à l'issue de l'information judiciaire », estimant que « le lien de causalité entre d'éventuelles carences dans la prise en charge à l'hôpital » Lariboisière et « le décès n'était pas établi », a-t-il précisé.

« Il ressort en effet des expertises que cette dame souffrait d'une pathologie rare, et rien ne permet d'établir qu'un médecin qui l'aurait examinée plus tôt aurait été en mesure d'y apporter un traitement immédiat et efficace », selon la même source.

Le parquet de Paris avait initialement, en décembre 2022, requis un procès pour homicide involontaire contre l'AP-HP, après le décès fin 2018 aux urgences de Lariboisière de Micheline Myril, patiente de 55 ans, retrouvée morte abandonnée sur un brancard.

Le ministère public concluait alors que son décès était « survenu dans un contexte de défaut caractérisé de surveillance médicale et infirmière, dans un service dont il était connu que les locaux et les effectifs soignants étaient insuffisants par rapport aux besoins ».

C'est désormais au juge d'instruction de trancher

« Si cette succession de dysfonctionnements n'a pas directement causé la mort de la patiente, elle n'a pas empêché le décès et y a contribué », affirmait-il alors.

Pour l'avocat de la famille de la victime, Me Eddy Arneton, l'absence de prise en charge de la patiente a « annihilé les chances de survie » de Micheline Myrtil, et le changement de position du parquet est « paradoxal et ahurissant ».

Il revient désormais au juge d'instruction d'ordonner ou non un procès pour homicide involontaire.

Souffrant de céphalées et de douleurs aux mollets, Micheline Myrtil, née en Martinique en 1963, avait été déposée aux urgences de Lariboisière par les pompiers le 17 décembre 2018 en fin d'après-midi, puis reçue et orientée vers une salle d'attente.

Micheline Myrtil, seule sur son brancard, n'a jamais vu de médecin

Appelée vers minuit sous une mauvaise identité (Myatil au lieu de Myrtil), la patiente n'a jamais répondu, puis a été considérée comme partie. Elle se trouvait en réalité sur un brancard, « sans surveillance » entre 1 h et 6 h du matin, heure à laquelle elle a été retrouvée morte.

Micheline Myrtil n'a jamais vu de médecin.

Un premier rapport d'autopsie avait établi que la patiente était morte « d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un œdème pulmonaire ».

Après ce décès, Lariboisière avait annoncé des mesures de contrôle accrues des patients aux urgences. L'ARS avait aussi émis diverses recommandations, parmi lesquelles une augmentation des effectifs.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/emmanuelle-bercot-une-vraie-fille-de-je-voulais-etre-chirurgien-comme-mon-pere-il-ma-pas

Ni l'AP-HP, ni ses avocats Mes Mario Stasi et Joachim Bokobsa, n'ont souhaité réagir.

Avec AFP

Aucun commentaire

Les gros dossiers

+ De gros dossiers