
Alors que l’ombre Delta plane (oui, on ne s'en lasse pas), les Français sont de moins en moins nombreux à sauter le pas de la vaccination. Une tendance inquiétante, menaçant un retour durable à la vie normale, qui pousse les autorités sanitaires à durcir le ton.
Actuellement, le nombre de cas de contamination au variant Delta flirterait avec les 30 % en France - contre 10 % à la fin du mois de juin. « Depuis un peu moins d’une semaine, l’épidémie regagne du terrain. Le variant Delta double presque chaque semaine », alertait, ce lundi 5 juin, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sur France Inter. En parallèle, la courbe vaccinale, elle, cogne avec le plafond. Un combo perdant dont pourrait émerger une quatrième vague « dès la fin juillet », selon le ministre de la Santé.
Des projections qui poussent l’exécutif à envisager la mise en place de mesures plus drastiques. Parmi les leviers envisagés : la vaccination des soignants bien sûr. « Je pourrais être amené à proposer une vaccination obligatoire pour les soignants qui ne le souhaiteraient pas à partir de septembre », lâchait Olivier Véran lors d’une audition au Sénat mercredi 23 juin. Un piste pour relancer la campagne vaccinale qui pourrait également subir des élargissements. « Vous voudrez bien m’indiquer (…) si vous estimez que cette obligation mériterait d’être étendue plus largement », aurait ainsi intimé Jean Castex aux parlementaires et associations d’élus consultés à propos de l’obligation vaccinale des soignants. Même tendance au durcissement pour les tests de dépistages. Ce matin sur France Info, la Ministre chargée de l’Industrie confiait que les tests dits « de confort » pourraient à terme devenir payants pour les personnes non-vaccinées. « Cela peut être un frein à la vaccination », argumentait alors Agnès Pannier-Runacher.
Si les mesures vont vers un durcissement, les discours aussi ! Désormais, la stratégie d’incitation vaccinale mise aussi sur le « faire peur ». « Personne n’y échappera. Toute personne non vaccinée sera contaminée par le variant Delta », aurait ainsi lâché Benoît Elleboode, directeur d’ARS, sur le plateau de BFM-TV. Et Alain Fischer, alias le Mr Vaccin du gouvernement, de renchérir que celles et ceux qui attendent pour se faire vacciner « commettent une erreur ». « Tout se joue dans les quinze jours à venir [pour éviter] une quatrième vague liée à la fois au variant Delta, à la reprise des contacts, à la rentrée scolaire, au climat plus favorable au virus », a-t-il détaillé au Journal du Dimanche. Des discours inquisiteurs qui ont pour mérite de rappeler à la population générale que le Covid, lui, ne prend jamais de vacances.