Covid-19 : la vaccination en perte de vitesse

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En France, la vaccination marque le pas. Une situation qui inquiète alors que le variant Delta progresse.

Covid-19 : la vaccination en perte de vitesse

300 000. C’est le nombre de créneaux de vaccination qui n’ont pas trouvé preneur ces trois derniers jours. Une déshérence observée dans les rangs des primos-injections qui fait craindre le pire au Ministère de la Santé. « Le taux de vaccination monte encore mais pas suffisamment vite », a concédé Olivier Véran sur France Info ce mardi 29 juin.

En tout, le gouvernement espère que 40 millions de Français seront vaccinés d’ici à la fin de l’été. Un chiffre ambitieux qui pourrait se heurter au plafond de verre observé dans les pays plus avancés sur la vaccination, comme Israël ou les États-Unis. Pour l’heure, seul un Français sur deux a reçu la première injection. Une courbe vaccinale en ralentissement depuis que la barre des 30 millions de primo-vaccinés a été atteinte à la mi-juin. « Nous voyons que la vaccination marque le pas. Nous devons nous mobiliser pour faire comprendre à nos concitoyens qu’elle est la voie de sortie de cette crise sanitaire », a indiqué à son tour Jean Castex lors des questions au Gouvernement à l’Assemblée nationale.

Selon un communiqué de l’Académie de Médecine publié le 23 juin dernier, la campagne vaccinale actuelle ne permettra pas d’atteindre « un taux de couverture vaccinale de 80 % de la population au mois d’octobre ». « C’est-à-dire au niveau d’immunité collective nécessaire pour éviter une recrudescence de l’épidémie au quatrième trimestre  », a précisé l’Institution. Un donne à laquelle s’ajoute la progression marquée du variant Delta en France. À l’heure actuelle, ce variant « très contagieux », selon les mots d’Olivier Véran, représente 20 % des nouveaux cas diagnostiqués. Selon une étude mise en ligne par l’Institut Pasteur ce 29 juin, le nombre de personnes immunisées en France pourrait d’ailleurs se révéler insuffisant pour contrer la montée de cette quatrième vague. Un scénario du « pire », contrebalancé par des hypothèses plus optimistes, qui pourrait se traduire par un pic de contaminations comparable à celui observé à l’automne 2020 - soit 2 500 hospitalisations par jour.

Pour éviter cette situation catastrophe, le gouvernement envisage notamment de rendre la vaccination des soignants obligatoire dès la rentrée. Dans le détail, seuls 57 % des professionnels de santé auraient reçu la première dose et 44 % les deux doses. Une proposition contre laquelle ne s’érige plus le Président du Conseil Scientifique. « Sur la vaccination des soignants, en particulier en Ehpad, mais pas seulement, j'ai changé d'avis : j'étais contre l'obligation, mais il me semble que maintenant, on a atteint le niveau où l'on doit en tout cas envisager une obligation », a indiqué Jean-François Delfraissy, mercredi 30 juin, sur France Inter. « Parce que si on veut anticiper ce qu'il se passe en septembre, c'est maintenant », a-t-il ajouté.

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