Concours PH : polémiques entre les recalés et le CNG, chacun dit la sienne

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Cette année, à l’issue du Ségur le concours national de praticien des établissements de santé du type 1 et 2 ont fusionné. Cette nouvelle mouture a entraîné quelques incidents au niveau de l’organisation avec des répercutions plus ou moins importante pour certains candidats.

Concours PH : polémiques entre les recalés et le CNG, chacun dit la sienne

 «Une problématique logistique ", pour Emanuel Loeb, Président du syndicat Jeunes Médecins les déçus du concours de PH ont été victimes d'une mauvaise organisation. « Le CNG a eu très peu de temps pour mettre en place pour la première fois une plateforme dématérialisée. Celle-ci s’est révélée rustre, peu intuitive. » Emanuel Loeb a eu des retours de praticiens qui « ne savaient pas si leur dossier avaient été enregistré. Aucun mail de confirmation ne leur a été envoyé. ». D’autres problèmes ont été rencontrés au niveau « des convocations reçues tardivement ». Les candidats ont déploré « des modalités d’inscriptions trop compliquées ». Et donc certains ne se sont même pas rendus au concours.

D’autre part, Jeunes Médecins a été témoin de non-validations du concours « qui paraissent très étonnantes ». La plupart des praticiens concernés avaient présenté la spécialité médecine générale. « Nous avons des retours de candidats dont l’entretien s’est bien passé et qui ont été surpris à l’annonce des résultats. Cela concerne ceux qui n’ont pas passé le diplôme inter-universitaire de médecine polyvalente, ils ont été de facto considérés comme inaptes à exercer en milieu hospitalier ». Le syndicat n’a pas encore terminé de recenser tous les problèmes rencontrés par ses adhérents mais pour l’instant cela concernerait une quinzaine de personnes.

Un des candidats qui a tenu à rester anonyme nous explique : « Je ne comprends pas le refus de mon dossier étant donné le manque de médecins à l’hôpital et mon parcours. Malgré mes neuf lettres de recommandations, malgré le fait que mon CHU a créé un poste, mon jury a refusé mon dossier pour des raisons qui ne me semblent pas légitimes. J’ai tout fait pour réussir ce concours ».

« On m’avait parlé de la réforme, les différentes formalités, j’avais vu l’interview du président du CNG qui expliquait que le concours cette année serait simplifié, qu’il n’y aurait plus d’épreuve de compétence, que l’on jugeait les candidats sur leur motivation et sur l’intégration dans l’équipe. On m’avait présenté cela comme une formalité. » poursuit-il

Ce refus est d’autant plus surprenant pour lui que « trois autres médecins au parcours similaire :  médecins généralistes pratiquant l’échographie à temps plein ont été acceptés au concours PH les années précédentes. »

Au-delà de l’incompréhension face à cette décision, il déplore le manque de temps et de clarté dans les consignes. « Nous avons eu quinze jours pour constituer un dossier qui retraçait l’ensemble de nos années de carrière à l’hôpital. Ce qui était déjà un peu serré. De plus le CNG a fourni un document world avec très peu d’informations. On sent que cela été très brouillon cette année ».

Pour le CNG : " il y eu 90% d'admis, peut on encore parler de concours quand il y a 100% d'admis ?"

Philippe Touzy, Chef du département du Centre National de Gestion des praticiens hospitaliers et des personnels de direction de la fonction publique hospitalière confirme le retard dans « la mise à disposition des convocations ». « Ce qui s’est passé c’est que nous avons eu des difficultés dans la constitution du jury. Il faut comprendre  que pour réaliser les convocations, il faut avoir fait le planning de la journée, pour cela nous devons savoir qui composera le jury. Or cette année les PH et PUPH, compte tenu de la crise sanitaire, étaient débordés. Jusqu’au dernier moment la gestionnaire du CNG appelait suppléant sur suppléant pour compléter le jury ». Pour cette raison certains candidats ont eu leur convocation « quinze jours avant l’épreuve, au lieu d’un mois avant ».

« Le concours cette année compte 57 % de candidats et 200 membres du jury en plus. Nous n’avons toujours qu’une seule gestionnaire et trois mois de moins par rapport à d’habitude. » poursuit Philippe Touzy. « Cela nous a conduit à décaler le concours le 14 février. « 

En ce qui concerne les convocations, il était écrit dans « le décret et l’arrêté, rappelés sur notre site internet que la personne devait aller sur la plateforme et télécharger la convocation du concours. Ce n’était pas un mystère ».

En ce qui concerne la volonté de certains d’avoir accès à leur grille de notation, Philippe Touzy rappelle « la souveraineté du jury ». « Quand les candidats nous écrivent, on leur répond. » Il tient quand même à préciser que cette année « il y a eu 90 % d’admis. Il faut donc relativiser les dizaines de personnes qui ont eu un problème sur 6 000. Au bout du compte nous avons 5 400 lauréats qui vont renforcer les équipes hospitalières. Peut-on encore parler de concours quand il y a 100% d’admis ? »

Le CNG a écrit à tous les candidats pour leur expliquer pourquoi le concours avait été décalé, et expliquer les raisons des problèmes rencontrés. Le 16 mai aura lieu une réunion avec toutes les organisations syndicale représentatives, les PH qui ont participé à l’organisation du concours et les ARS afin de débriefer sur ce qui s’est passé. « Pour voir ce qui a marché, pas marché et éviter de reproduire les difficultés rencontrées. Cette année nous pourrons plus anticiper » conclut Philippe Touzy.

 

 

 

 

 

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