Comment attirer plus de maîtres de stage ?

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Lors du 19e congrès du Collège national des généralistes enseignants, qui s’est tenu à Nantes du 27 au 29 novembre, la question du recrutement des maîtres de stage a été abordée. Une initiative bordelaise a retenu l’attention de What’s up Doc : le site www.medecinmsu, qui a permis de recruter pas mal de MSU !

Comment attirer plus de maîtres de stage ?

Au 1er janvier, la barre des 10 000 maîtres de stage des universités (MSU) en activité a été franchie. Une sacrée progression quand on se sait qu’ils n’étaient que 4700 en 2010 ! L’objectif des 12 000 maîtres de stage à horizon 2022, fixé par le CNGE pour organiser au mieux les stages des futurs médecins généralistes, devrait donc être atteint assez rapidement.
Pour rappel, les MSU accueillent des étudiants en second cycle, 3e cycle et Saspas. Or, avec la mise en application de la réforme de 2017 du DES de médecine générale, ces stages chez le médecin généraliste interviennent désormais à tous les niveaux du cursus de MG : découverte de la médecine générale pendant l’externat, stage chez le praticien pendant le niveau 1 (1re année d’internat), Saspas pendant le niveau 2 (3e année d’internat) et stages ambulatoires validant la santé de la femme et de l’enfant pendant les 2es et 3es années d’internat. Résultat, il manque de terrains de stage un peu partout en France…. En 2018, seuls 51% des Saspas ont été pourvus et 82% des stages de niveau 2.  La question du recrutement de nouveaux maîtres de stage est donc sans arrêt posée. En Aquitaine, un site a été créé en 2015 pour informer les médecins sur la maîtrise de stage et susciter des vocations.
 

+37% de MSU en Aquitaine

« En 2016-2017, 65 nouveaux maîtres de stage ont été recrutés, soit une très forte augmentation. En 2018, la gestion du site a été reprise par le collège régional des médecins généralistes d’Aquitaine, afin de pérenniser le dispositif », indique Mathilde Maillol, médecin généraliste à Bordeaux, dont la thèse a porté sur l’évolution des recrutements de MSU grâce à l’utilisation de ce site. L’âge moyen de ces nouveaux MSU est de 41 ans – un excellent signal de voir la jeune génération s’intéresser à la pédagogie et à la transmission. Ils sont installés depuis sept ans en moyenne, en groupe pour 78% d’entre eux, et sont en majorité des femmes (58%). Cette augmentation du recrutement de MSU n’est pas restée ponctuelle : dans les quatre années qui ont suivi le lancement du site, ils ont augmenté de 37% en région Aquitaine. Et le site a, depuis, des déclinaisons dans d’autres villes et régions qui en ont fait la demande : Strasbourg, Ile-de-France, Nice et La Réunion (en cours).

Comment devient-on MSU ?

Devenir MSU requiert une formation pédagogique minimale, ce n’est pas du simple compagnonnage. Pour être habilité à encadrer des étudiants en médecine générale, il faut suivre une formation dédiée et envoyer son dossier administratif au département de médecine générale de sa faculté d’origine. 
Est-ce chronophage, comme le craignent certains ? Si cela prend du temps en tout début de stage, cet investissement est compensé ensuite par la présence de l’interne qui peut alléger la charge de travail du médecin installé. Le stagiaire peut en effet rapidement être capable d’avancer la consultation en rédigeant des ordonnances, en remplissant des dossiers, et même en effectuant des visites à domicile pendant que vous assurez vos consultations. 

 

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