Avant la pandémie de Covid-19, la France faisait partie des pays avec le taux le plus élevé de dépression en Europe

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Avant la crise du Covid et ses impacts sur la santé mentale, l'Europe de l'Ouest et du Nord étaient plus touchées par la dépression que celles du sud et de l'est, et la France affichait le taux le plus élevé, selon une étude publiée jeudi.

Avant la pandémie de Covid-19, la France faisait partie des pays avec le taux le plus élevé de dépression en Europe

© Midjourney x What's up doc

« En 2019, juste avant la crise sanitaire, environ 6% de la population européenne souffr(ait) de syndromes dépressifs, mais avec de fortes disparités selon les pays et les régions », observe la Drees (service statistique des ministères sociaux).

L'Europe de l'Ouest et du Nord connaissait les taux les plus élevés, notamment en France (11%) - « prévalence la plus haute du continent » - et en Suède (10%). L'Europe du Sud et de l'Est, notamment la Serbie ou Chypre (2%), présentaient des niveaux moindres.

L'étude s'appuie sur des données d'une enquête sur la santé (European Health Interview Survey) menée tous les six ans dans les pays de l'UE, ainsi qu'en Islande, en Norvège, en Serbie et en Turquie, auprès de personnes de 15 ans ou plus résidant hors d'institutions (Ehpad, hôpitaux, foyers d'accueil, prisons...).

« La France présent(ait) un taux de dépression parmi les plus élevés des pays d'Europe »

Globalement, plus de 300 000 personnes répondent à cette enquête européenne, dont plus de 14 000 en France, précise la Drees.  « Quels que soient le pays ou la tranche d'âge, les femmes risquent en moyenne davantage que les hommes de souffrir de dépression », résume la Drees.

En Europe du Sud et de l'Est, la prévalence du syndrome dépressif était très faible chez les 15-24 ans, puis augmentait progressivement pour culminer après 70 ans. En Europe de l'Ouest, elle était élevée pour toutes les tranches d'âge, avec un pic entre 45 et 59 ans, avant de décliner autour de 60-69 ans puis de remonter légèrement à 70 ans.

« La France présent(ait) un taux de dépression parmi les plus élevés des pays d'Europe pour les seniors et pour les jeunes, comme pour l'ensemble de la population », relève aussi la Drees.

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Pour mieux caractériser les personnes touchées par la dépression en Europe et identifier les facteurs de risque, son étude s'est concentrée sur les 15-24 ans et les 70 ans ou plus. Pour les jeunes et les seniors, elle identifie « le rôle protecteur d'une bonne santé et d'un soutien fort de l'entourage ».

Chez les seniors, le veuvage renforce le risque de dépression, particulièrement en Europe de l'Est; le revenu semble avoir un effet limité, sauf en Europe du Sud. Chez les jeunes, « l'inactivité joue un rôle majeur, mais uniquement dans les pays d’Europe de l’Ouest et du Nord ».

Mais il peut exister « certaines limites » dans les données européennes, notamment car le recueil des éléments via un questionnaire sur internet et non en face à face notamment peut faire varier les taux de dépression, précise la Drees.

Avec AFP

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