Anne Kerbaol

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Radiologue, hôpital Beaujon, Clichy

Anne Kerbaol

WUD Quel est ton premier souvenir d’interne?

AK Mon premier semestre. J’étais en hématologie. Les seniors étaient… peu présents ! Se retrouver toute seule à gérer des cas cliniques lourds, être désemparée face à des situations d’urgence relevant de la réa… Bref… The NIGHTMARE!

 

WUD Qu’as-tu préféré pendant l’internat?

AK Au cours de tes études de médecine, tu te fais une idée de la future spé, que tu vas choisir puis exercer… Et, j’ai toujours pensé que la mienne se caractériserait par l'importance du contact avec les patients. Malheureusement, mes deux premiers semestres en hématologie et en diabétologie ont été, pour moi, une CA-TA-STRO-PHE! J’ai ensuite essayé la radiologie où je suis tombée sur les deux meilleurs chefs que j'aie jamais eus… et ça ! Ça a été LA vraie révélation !

 

WUD Et LA révélation portait en fait plus sur la spé ou plus sur la rencontre humaine ?

AK Eh bien… Les deux, oui, les deux, vraiment !

La radiologie est une spécialité que je n’avais quasiment pas connue pendant l’externat. Du coup, je n'en avais aucune idée préconçue. Une découverte totale, en quelque sorte. Et, en même temps, j’imagine que si je l’avais vécue sans cette rencontre humaine, sa révélation n’aurait pas été aussi forte !

 

WUD Qu’est-ce qui t’a plu dans cette spécialité?

AK Avant tout, c’est une discipline qui touche à tous les organes et qui laisse l’opportunité de développer une expertise particulière si l’on souhaite. Aujourd’hui, par exemple, je fais un peu de neuro et beaucoup de dig’. C’est mon choix.

Mais, ce que j'apprécie le plus, c’est d’être au coeur des décisions pluridisciplinaires en participant à tous ces staffs avec les chirs et les autres spécialistes. Une réflexion qui me passionne!

Pendant l’internat je me suis rendu compte, à l’inverse, que le contact direct avec les patients n’était pas, pour moi, totalement épanouissant. Contrairement à ce que j’idéalisais plus jeune, la démarche intellectuelle diagnostique est aujourd’hui pour moi le véritable ressort de mon métier.

 

WUD Certaines choses t’ont-elles choquée?

AK Ah oui ! Mon premier stage en périph’. J’étais alors en troisième semestre de radio, assez jeune donc. Mon rôle consistait à… boucher les trous ! Sans avoir aucune formation complète, je remplissais des vacs pour servir le système plus que les patients !

Organisation MI-NA-BLE ! Je crois que la situation a changé depuis, mais c’est LE souvenir NOIR de tout mon internat.

 

WUD Quel message ferais-tu passer aux plus jeunes maintenant en formation?

AK Malgré ses 6 premières années d’études, ne jamais penser que sa voie est toute tracée. Il faut se remettre en question, même si la filiarisation des choix à l’internat modifie un peu les choses… J’ai fait 3 stages différents avant de choisir. Si je m’étais forcée à rester sur le projet initial d’hémato, je pense que je l’aurais regretté.

Heureusement, j’avais une amie qui était dans la même situation et nous nous sommes mutuellement soutenues !

 

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