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Le drame s’est produit jeudi vers 6h40. Deux infirmières, qui exerçaient dans la même clinique, effectuaient ensemble leur trajet quotidien en covoiturage depuis le Var. Elles ont été percutées de plein fouet par un véhicule circulant en sens inverse.
Le chauffard, âgé de 18 ans, a perdu le contrôle de son SUV après avoir franchi le terre-plein central, heurtant d’abord légèrement un premier véhicule, avant de percuter frontalement celui d’Ambre et Clémence. Le choc a été fatal pour les trois occupants des véhicules impliqués, excepté le passager du chauffard, gravement blessé et toujours hospitalisé avec un pronostic vital engagé.
Les analyses toxicologiques n’ont laissé aucun doute : le conducteur responsable était sous l’emprise de l’alcool (0,74 g/l) et de cocaïne. Sur les lieux, les gendarmes ont également retrouvé une bouteille de protoxyde d’azote à moitié vide, sans que son lien avec l’accident n’ait encore pu être établi (Le Figaro).
Les familles expriment leur douleur
L’annonce de la disparition d’Ambre et Clémence a provoqué une onde de choc bien au-delà de la communauté hospitalière. Toutes deux mères de famille, l’une venait de reprendre le travail après un congé maternité, l’autre laisse trois enfants de 5, 8 et 11 ans. Les réseaux sociaux, les médias locaux et nationaux, et même les autorités locales, ont vu affluer des centaines d’hommages bouleversants.
« Elles m’ont redonné espoir dans le personnel soignant… des rayons de soleil qui ont accompagné mon épouse dans la bienveillance et l’humanité », témoigne Benoît sur Le Parisien.
Sandy, une ancienne collègue, décrit « des femmes extraordinaires, tournées vers le bien-être de leurs patients et de leurs collègues ». Le personnel de l’hôpital les surnommait affectueusement « Tic et Tac », tant leur complicité était visible.
Le frère de Clémence a pris la parole sur LinkedIn avec une immense dignité : « Clémence était notre sœur, mais elle était aussi une fille et une compagne chérie ainsi que la mère de deux magnifiques enfants. Elle nous a été retirée brusquement, beaucoup trop tôt, fauchée par la plus grande des injustices. Elle était accompagnée de sa meilleure amie et collègue, Ambre, qui laisse elle aussi une famille dévastée » (Nice-Matin).
Colère et indignation
Face à ce drame, une cagnotte en ligne a été ouverte par l’hôpital Arnaud-Tzanck pour soutenir les familles endeuillées. Très rapidement, elle a dépassé les 60 000 euros, accompagnée de plus de 1000 messages de soutien, témoignant de l’affection et de l’admiration que suscitaient ces deux soignantes.
L’établissement leur a rendu hommage dans un communiqué sobre et émouvant, saluant leur « humanité et leur professionnalisme » et exprimant combien leur perte « bouleverse profondément leurs collègues, l’ensemble de notre établissement et tous ceux qui ont eu la chance de les côtoyer » (BFMTV).
Dans les jours suivants, les hommages se sont multipliés. L’hôpital a installé un bandeau noir sur son panneau d’entrée, une minute de silence a été organisée, et la radio locale Kiss FM leur a consacré une soirée spéciale en leur mémoire.
À Fayence, où résidait l’une des victimes, la mairie a mis à disposition des cahiers de condoléances.
Au-delà de la peine, c’est une colère sourde qui s’exprime face aux circonstances de cet accident évitable. « Ces deux mères de famille ont été fauchées si injustement dans la force de l’âge », écrit Nice-Matin, rappelant le lourd bilan de la sécurité routière dans les Alpes-Maritimes : 17 morts depuis le début de l’année, dont 5 rien que pour le mois de mai.
Les questions sur la prévention, la lutte contre les conduites sous influence et la sécurité des infrastructures routières ressurgissent avec force. Un débat nécessaire, mais bien dérisoire face à la douleur des proches et des collègues d’Ambre et Clémence.
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