Amazon : complice cupide des antivax

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Amazon vient de retirer les contenus anti-vaccins de sa plateforme, à l’heure où une épidémie de rougeole alarmante frappe les États-Unis.
 

Amazon : complice cupide des antivax

Il y a quelques jours, de nombreux livres et vidéos anti-vaccins apparaissaient encore sur la plateforme d’Amazon, selon une enquête récente de CNN Business. D’autres géants du numérique, comme YouTube ou Facebook, avaient pourtant annoncé un peu plus tôt partir en guerre contre les vidéos anti-vaccin, à l’heure où une épidémie de rougeole alarmante frappe huit États américains
 
Que se passait-il exactement sur la plateforme d’Amazon ? Selon CNN Business, il suffisait de taper le mot clef « vaccin » pour voir apparaître dans la page de résultats de la plus grande place de marché du monde une majorité de contenus anti-vaccins. Quinze livres ou vidéos sur dix-huit étaient en effet estampillés "antivax".
 
Pire : le premier résultat était un message sponsorisé, c'est-à-dire une publicité pour laquelle Amazon était rémunérée. Titre de l’ouvrage ? "Vaccins à l'essai : vérité et conséquences des vaccins obligatoires" de Pierre St. Clair, qu'Amazon offrait gracieusement à ses abonnés sur Kindle Unlimited. D’autres livres ou films exprimaient clairement leur position anti-vaccination, comme les films "Nous ne vaccinons pas !" et "Shoot 'Em Up : La vérité sur les vaccins".
 
Amazon proposait également à ses membres premium des films anti-vaccination sur Prime Video, comme le documentaire "Vaxxed: From Cover-Up to Catastrophe". Le film soutenait la thèse que les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont couvert l'existence d'un lien entre le vaccin ROR et l'autisme, lien par la suite infirmé par des recherches qui font consensus dans le monde scientifique.

A l’image d’une vaste étude récente menée sur tous les enfants nés au Danemark entre 1999 et 2010 qui montre que le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) n'augmente pas le risque d'autisme ni ne provoque pas d'autisme chez les enfants à risque, selon les résultats publiés mardi dans Annals of Medicine.
 
Cerise sur le gâteau : le réalisateur du film Andrew Wakefield, est sinistrement connu pour avoir joué un rôle central dans la diffusion de la propagande anti-vaccin.

De l'argent sale

 
Aux États-Unis, certains considérent que les revenus publicitaires générés par ces contenus antivax sont comparables à de « l'argent sale ». C’est l’expression utilisée par le Dr Paul Offit, professeur de pédiatrie à l'Hôpital pour enfants de Philadelphie. Ce grand défenseur de la vaccination accuse même Amazon de « diffuser des informations erronées » pour générer un maximum de bénéfices.  
 
Quelques jours après la publication de l'enquête de CNN Business, Amazon faisait amende honorable en supprimant une partie des vidéos et des livres pointés du doigt par la chaîne américaine. A titre d’exemple "Vaxxed: From Cover-Up to Catastrophe" n’apparait plus dans la page de résultats quand on tape « vaccin ». Quant aux contenus qui discréditent les campagnes de vaccination, ils ne seraient plus monétisés. Mais, selon, CNN Business, tous les contenus antivax n’auraient pas pour autant été supprimés.
 
Aux dernières nouvelles, la communauté scientifique serait toujours à la recherche d’un vaccin pour éradiquer le virus de la cupidité qui prolifère à vitesse grand V dans les organismes des patrons des GAFA…
 

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