Stéphanie Rist défend un budget « contraint » pour préserver la Sécurité sociale

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Invitée de RTL, la ministre de la Santé Stéphanie Rist a justifié les mesures les plus controversées du PLFSS en discussion au Parlement. Dans un contexte de déficit historique et de tensions avec les soignants, elle défend une trajectoire budgétaire qu’elle juge nécessaire pour garantir la pérennité du système.

Stéphanie Rist défend un budget « contraint » pour préserver la Sécurité sociale

Dr Stéphanie Rist, ministre de la santé.

© DR.

Un déficit « qui met en cause la pérennité de notre protection sociale »

Alors que le déficit de la Sécurité sociale est estimé à 23 milliards d’euros en 2025, la ministre alerte sur l’urgence de contenir les dépenses. « Le budget considère le trou qu'il y a de la sécurité sociale à 23 milliards cette année. C'est beaucoup, ça met en cause la pérennité de notre protection sociale », a-t-elle déclaré. « La barre qu'il ne faut pas franchir pour moi, elle est de 20 milliards », a-t-elle insisté, affirmant que « nous devons avoir un débat qui nous emmène à moins de 20 milliards de déficit de la sécurité sociale l'année prochaine ».

Un hôpital sous tension et un effort demandé « à tous les secteurs »

Les inquiétudes exprimées ces dernières semaines par les directions hospitalières et les professionnels n’ont pas échappé à Stéphanie Rist, qui reconnaît un contexte budgétaire difficile. « J'entends que ce budget est contraint et que l'effort est demandé dans tous les secteurs, aussi pour l'hôpital », a-t-elle indiqué. Le gouvernement a injecté un milliard d’euros supplémentaire dans l’ONDAM hospitalier, sans pour autant rattraper la progression de l’an dernier. « On a rajouté un milliard », rappelle-t-elle, tout en assumant un partage de l’effort : « Nous demandons un effort à tous les secteurs ».

Vers une hausse des franchises médicales

Autre mesure sensible, confirmée sans détour : « Ça c'est sûr, elles vont augmenter les franchises médicales », a déclaré la ministre. Elle estime que « ceux qui le peuvent pourraient payer un peu plus de franchises », rappelant qu’« un Français sur trois ne les paye pas ». Le gouvernement argue d’une répartition plus équitable de l’effort, alors que les comptes sociaux se dégradent fortement.

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Un contrôle accru sur les arrêts maladie

Le PLFSS introduit également une limitation à un mois pour la durée d’un premier arrêt de travail. Une mesure qui a suscité de vives réactions dans la profession médicale, certains évoquant un « flicage ». La ministre assume ce tournant, en l’inscrivant dans un objectif de suivi et de maîtrise des dépenses. « Il y a des gens qui sont en arrêt maladie long… Ils ne sont parfois pas revus par leurs médecins alors qu'ils ont 3 mois d'arrêt maladie », explique-t-elle. Pour elle, l’encadrement voté par les députés doit permettre d’éviter ces ruptures de suivi : « Le Parlement a décidé de mettre à un mois ». Et elle ajoute : « La Sécurité sociale, nous devons maîtriser les dépenses. Et les maîtriser c'est aussi prendre les responsabilités qui nécessitent de les maîtriser ».

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