Y a-t-il un Gay Power des médecins homos ?*

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Vivre librement son homosexualité, est-ce compatible avec une carrière médicale ? Et le fait d'être homosexuel peut-il donner lieu À une forme de discrimination positive pour les carriéristes ?

Y a-t-il un Gay Power des médecins homos ?*

Certains de nos aînés auraient souhaité assumer leur propre sexualité et se projettent sur cette nouvelle génération qui exprime plus facilement sa vie privée. « [Mon patron] m’a ouvertbeaucoup de portes parce que j’étais un garçon,qu’il était intéressé par mon travail et que, dansla mesure où j'étais gay comme lui, il projetaitun certain nombre de choses sur moi. » C., spé med.

Appartenir au milieu gay permet aussi de se construire un réseau, parfois utile à sa carrière !
« J’ai rencontré par mon réseau d’amis gays un confrère du privé ; j’ai été faire des rempla d’abord et finalement je vais m’associer avec lui. » M., anesth réa.

Les malheureuses stigmatisations pourraient même constituer un avantage dans la guerre des postes : « On attend des femmes qu’elles fassent des enfants et travaillent moins, etc. Dans l’idée des patrons, être lesbienne signifie ne pas avoir d’enfants, ce qui a pu me privilégier. » S., chir’.

Alors, être homo pourrait être une force ? Possible… mais laquelle ?
Le réseau social du milieu gay, un atout ? Ok, mais c’est loin d’être le seul réseau d’influence ! Réseaux sociaux, politiques, religieux, ethniques… tout est réseau aujourd’hui comme depuis la nuit des temps. Il ne faut pas avoir de regard naïf sur le milieu professionnel. Le soutien apporté par les groupes d’appartenance a toujours existé et toujours été source de convoitises ou de méprises.

Reste la représentation stéréotypée de l’homo qui ne construit pas de vie de famille et serait corvéable à merci. Sympa ! Heureusement que l’actu bousculeces a priori… Sans prise de parti, le mariage gay auraau moins l’avantage de faire comprendre qu’il puissey avoir une demande de vie privée familiale chez leshomos comme chez les hétéros. N’oublions pas nonplus les autres stéréotypes plus préjudiciables encore,et qui ont toujours la vie dure, sur le style de vie« évidemment décadent » des homos ! « La chef a étéjusqu’à me dire que ce serait compliqué si je croisaisdes patients en boîte gay ou si je me retrouvaisà sortir avec un patient ! » A., psy. C’est vrai quepour les hétéros, ce genre de situation est beaucoupplus éthique ! No comment…

Source:

*Interviews réalisées aupr`es de 11 jeunes médecins homos, dont 1 « non exclusif », de 26 À 39 ans, soit 9 hommes et 2 femmes, originaires de villes différentes, de promos d’internat de toute la France et exercant aujourd’hui des spé variées (méd G, psy, anesth, réa, gynéco-obs, spémed ou chir).

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