
L’austérité de l’immeuble s’oublie vite une fois la porte du centre de santé Sorella Care d’Issy-les-Moulineaux franchie. Les couleurs chaudes, la lumière douce et la présence de nombreuses plantes vertes offrent un sentiment de bien-être immédiat.
Sorella Care a ouvert son deuxième centre à Asnières-sur-Seine, au nord de Paris. Après celui d’Issy-les-Moulineaux en 2023. Bientôt, deux nouveaux s’ajouteront à la liste, à l’ouest et à l’est de la capitale. Une campagne de recrutement est lancée.
Concrètement, le projet Sorella, c’est des espaces de santé multidisciplinaires dédié aux femmes de tous âges et seulement aux femmes. Le mantra : « Nous voulons donner à chaque femme le pouvoir d’agir sur sa santé. »
Pour accompagner les patientes, un large panel de professionnels de santé se relaient : généraliste, interniste, gynécologue, kinésithérapeute, psychologue, endocrinologue, ostéopathe, diététiciens, pédiatres, et sage-femmes.
Tous ont rejoint Sorella avec le même but : d’améliorer la prise en charge des femmes, avec une démarche globale.
Une philosophie qui se retrouve même dans l’agencement du centre de santé. « On est loin des lumières blafardes de l'hôpital », ironise une soignante. Des zones de confidentialité permettent aux patientes puissent de se déshabiller tout en respectant leur intimité.
La convivialité aussi est prise en compte. À la place d’affreuses chaises en plastiques criardes, un moelleux canapé meuble la salle d’attente. Le personnel aussi semble relaxé, plus serein, à l’image du sourire des secrétaires médicales dès l'accueil.
Une atmosphère propice à des soins apaisés pour les patientes, comme pour les médecins.
Ne pas rompre le parcours de soin, à tout prix
Alix Roquette est gynécologue médicale et directrice médicale. Ancienne hospitalière dans le service du Pr Anne Gompel, puis celui du Pr Geneviève Plu-Bureau, à l’hôpital de Port-Royal, elle a rejoint Sorella en novembre 2023. Sa mission : soigner et aider à la structuration de parcours de soin.
« On a différents parcours de soins qui sont centrés sur les différentes périodes de vie des femmes » comme la maternité, l’IVG, la ménopause, l’infertilité, l'endométriose ou les pathologies vulvaires... « On va bientôt sortir un nouveau parcours sur le SOPK et un autre sur le suivi post-cancer. Le but est de proposer un outil d'information claire pour les patientes. Ils exposent les différentes thérapeutiques possibles, et comment les ajuster. »

Acceuil du centre de santé Sorella d'Issy-les-Moulineaux
Ce fonctionnement permet de redonner la main aux femmes. Elles ne subissent pas leur traitement, elles le choisissent avec leur médecin avec une vision globale et multidisciplinaire. « On sait que 60 % des femmes interrompent leur parcours de soins en raison de la complexité du système et de la nécessité de consulter plusieurs spécialistes dans différents endroits », explique la gynécologue. Et, en même temps, « beaucoup de patientes ont peur, elles ne savent pas où aller. Elles ne veulent pas se diriger vers l’inconnu, et on les comprend ! »
L’avantage d’un centre de santé multidisciplinaire, c’est que la patiente n’est pas lâchée dans la nature. « Si je soupçonne un problème de thyroïde, je vais réadresser la personne au Dr Pierre-Loup Herman, qui est endocrinologue. La consultation sera au même endroit, avec le même fonctionnement, et le même dossier médical. Ça rassure. »
Et, quand le parcours doit s’arrêter chez Sorella pour se prolonger à l’hôpital. Le centre adresse ses patientes vers des hôpitaux partenaires et assure la transition.
En effet les médecins ne lâchent pas leurs patientes en cours de soin : « Je suis en exercice mixte. Si des investigations complémentaires sont nécessaires, j'oriente la patiente vers l'hôpital où j’exerce », explique par exemple Pierre-Loup Herman.
Le meilleur des deux mondes
La plupart des soignants ont quitté l’hôpital pour s’installer avec Sorella. Et pour ce saut de vide de l’installation en libéral, Sorella les accompagne.
C’est un point très positif souligné par Pierre-Loup Herman : « Quand j’ai découvert l’accompagnement que proposait Sorella, j’ai été rassuré. Je n’ai presque rien eu à gérer. C’est de l'installation clé en main. Je ne regrette pas mon choix. C'est une très bonne transition entre une pratique purement hospitalière et une activité libérale. »
Au-delà de l’aspect pratique, le point sur lequel veut insister la directrice médicale, Alix Roquette, celui qui réunit tous les médecins dans leur choix d’exercer chez Sorella, c’est : « la valeur du soin. »
Pour la gynécologue, il est facile de créer un centre de santé et d’y recruter des médecins. « Sorella n’a rien révolutionné de ce côté-là, admet-elle, mais ce qui change vraiment c’est qu’on travaille tous de la même façon et dans un même but. »

Salle de consultation de gynécologie chez Sorella
La pierre angulaire du bon fonctionnement du centre de santé, c’est l’infirmière de coordination. « La garante du parcours, et du bien-être des médecins », selon la directrice médicale.
Dans le centre d’Issy-les-Moulineaux, Julie Banse a plusieurs missions. Entre autres, assister certains gestes techniques, s’occuper du post-consultation, réaliser quelques actes médicaux, … « L’infirmière de coordination joue un rôle important dans les dossiers difficiles aussi, les annonces de cancer notamment », ajoute Alix Roquette. Mais, ce que les médecins retiennent, c’est surtout sa capacité à orienter la patiente selon ses besoins.
« À l'hôpital, on avait la blouse blanche, la grosse tour d'ordinateur, on appelait les patientes avec un numéro », se souvient la gynécologue. Ici, la relation au patient (ou plutôt à la patiente) change.
Dans l’idée, Sorella a rassemblé « le meilleur des deux mondes » : hospitalier et libéral. De bons médecins, des formations en interne et en externe, un travail en équipe, et moins de charge administrative.
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